Le brut finit en hausse à New York, entre BCE et Fed
(reprise de la veille)
New York - Les cours de pétrole brut ont progressé mercredi à l'unisson d'une actualité macro-économique chargée, les investisseurs espérant une intervention des grandes banques centrales afin de relancer la consommation.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a gagné 73 cents par rapport à la clôture de mardi à 85,02 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 100,64 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE), en hausse de 1,80 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Les prix ont augmenté en raison d'une "combinaison de plein d'éléments", a indiqué Rich Ilczyszyn, analyste chez iiTrader.com, citant en premier lieu un article du Wall Street Journal selon lequel "la Fed envisage plus d'actions en raison des doutes pour la reprise".
Citant des sources au sein de la banque centrale américaine, le quotidien financier croit savoir que, lors de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire, les 19 et 20 juin, "les dirigeants de la Fed vont déterminer si les prévisions économiques se détériorent assez pour que cela justifie de nouvelles mesures pour doper la croissance".
Les prix de l'or noir étaient également soutenus par l'espoir de mesures de relance de la part de la Banque centrale européenne (BCE) qui a tenu mercredi sa réunion de politique monétaire.
La BCE a sans surprise laissé son principal taux directeur inchangé à 1%, un niveau historiquement bas, mais a renouvelé son soutien actuel aux banques de la zone euro, tout en assurant que l'institution continuait de surveiller attentivement la situation.
"Le marché semble avoir touché le fond et se stabilise avant que l'on ne passe au prochain chapitre", a observé John Kilduff, analyste d'Again Capital.
Pourtant, Mario Draghi (de la BCE) a envoyé un "message mitigé sur ce qu'il pense être faisable pour contenir la crise de la dette et relancer la croissance" dans le Vieux Continent, a-t-il ajouté.
Les prix ont accéléré leur hausse après la publication du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE), qui a fait état d'un recul de 100'000 barils des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 1er juin.
Bien que moins prononcé qu'attendu, il s'agit du premier recul hebdomadaire de ces réserves depuis deux mois, un signal jugé positif pour la demande énergétique américaine.
"Cela reste toutefois un recul très modéré", qui s'explique par une cadence plus rapide des raffineries et une baisse des importations de brut, a souligné Torbjorn Kjus, analyste de DNB Markets, ajoutant que "la demande d'essence et de produits distillés reste très faible".
Ainsi, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont gonflé de 2,3 millions de barils, 12 fois plus qu'attendu, et les stocks d'essence ont progressé de 3,3 millions de barils, une hausse huit fois supérieure aux attentes.
Enfin, le marché du pétrole restait tiré vers le haut par les incertitudes dans le dossier iranien, alors que Téhéran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) vont tenter vendredi de boucler un accord permettant notamment l'accès à des inspecteurs internationaux de sites militaire du pays.
rp
(AWP / 07.06.2012 06h21)