Poursuite de la hausse, avant la BCE et les stocks US
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 99,80 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en hausse de 96 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 89 cents à 85,18 dollars.
"Une légère embellie des marchés financiers et un recul du dollar (face à l'euro) tirent les prix du pétrole vers le haut", observaient les analystes de Commerzbank, notant que "l'attention va rester concentrée principalement sur la crise de la zone euro et la réunion de politique monétaire de la BCE" mercredi.
Les investisseurs spéculaient sur d'éventuelles mesures de soutien au secteur financier européen, à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, alimentant des espoirs prudents qui aidaient l'euro à gagner du terrain face à la monnaie américaine.
Or la dépréciation du billet vert rend plus attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
"L'appel à l'aide de l'Espagne", dont le Premier ministre Mariano Rajoy a demandé mardi à l'Europe de soutenir les pays en difficulté dans l'Union monétaire, "accroît encore plus la pression sur la BCE pour apporter un nouveau coup de pouce" à travers des mesures d'assouplissement monétaire, soulignait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
De plus, "le rebond enregistré les deux derniers jours peut être vu comme une correction vers le haut après le plongeon brutal et douloureux" de vendredi, qui avait vu le Brent descendre sous 100 dollars le baril pour la première fois depuis huit mois, remarquait M. Varga.
Le marché était également soutenu par la publication mardi soir des estimations de la fédération professionnelle américaine API, qui a fait état d'un recul de 1,77 million de barils, sur la semaine achevée le 1er juin, des réserves de brut aux Etats-Unis, qui évoluent depuis plusieurs semaines à des niveaux plus vus depuis l'été 1990.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le Département américain de l'Energie (DoE) devrait annoncer mercredi une baisse de 500.000 barils de ces stocks de brut la semaine dernière, ce qui serait leur première baisse hebdomadaire après neuf semaines de hausse et un signal encourageant pour la consommation pétrolière américaine.
Les stocks d'essence, très surveillés à l'orée de la saison estivale des grands déplacements en voiture, sont attendus en hausse de 400.000 barils et les réserves de distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en hausse de 200.000 barils.
Cependant, la crise de la zone euro devrait continuer d'alimenter la nervosité des opérateurs, dans un marché sans grand volume d'échanges, estimait M. Varga.
"Il n'y a toujours pas de mesures concrètes pour résoudre la crise de la dette en zone euro (...) L'assouplissement monétaire et le renforcement du secteur financier peuvent être mis en place à l'avenir, mais pour le moment la hausse des cours est nourrie d'espoirs plutôt que de faits", avertissait-il.
jq
(AWP / 06.06.2012 12h30)