Le brut finit en hausse à New York, veut croire à une action concertée
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en hausse mardi à New York dans le sillage de la conférence téléphonique des ministres des Finances du G7, le marché voulant croire qu'une action concertée internationale est à venir sur le front de la dette.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a gagné 31 cents par rapport à la clôture de lundi, à 84,29 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini stable à 98,84 dollars, en recul de 1 cent par rapport à la clôture de la veille.
"Après la chute dramatique de la semaine dernière avec l'inquiétude pour l'Europe, les cours rebondissent maintenant dans l'espoir de voir une sorte de plan de sauvetage mondial", a indiqué Phil Flynn, de PFG Best.
Un rattrapage est nécessaire après la "violente correction à la baisse" du mois de mai, a renchéri Bart Melek, de TD Securities. Le pétrole coté à New York avait ainsi perdu quelque 25 dollars sur le mois.
"On est maintenant en sorte de pause et on veut voir ce que l'Europe va faire pour l'Espagne, si elle va être sauvée", a-t-il ajouté.
A la veille d'une réunion de la Banque centrale européenne (BCE), et alors que les pays européens du G7 se sont engagés à répondre "rapidement" à la crise de la zone euro lors d'une conférence téléphonique mardi, le stratège a confié son espoir de voir la BCE "mettre enfin la main dans le cambouis".
"Le camp européen a déclaré qu'il répondrait rapidement" à la crise, a ainsi déclaré le ministre japonais des Finances Jun Azumi, à l'issue de la conférence téléphonique du groupe des pays les plus industrialisés de la planète. Il a ajouté que les ministres de l'ensemble du G7 (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie) "étaient parvenus à un diagnostic commun sur la crise" de la zone euro.
Il est urgent d'agir, tant le marché pétrolier s'inquiète "que sans solution, l'Espagne soit incapable de recapitaliser ses banques et honorer ses dettes", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Les opérateurs gardaient ainsi l'espoir de voir les banques centrales prendre des mesures, à l'occasion de la réunion de la Banque centrale européenne mercredi et de l'allocution du patron de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke jeudi.
"On espère que Bernanke va annoncer une nouvelle mesure d'assouplissement monétaire qui va affaiblir le dollar", a souligné Andy Lipow.
En effet, le dollar n'a cessé de se renchérir ces dernières semaines, sous l'effet du désintérêt pour l'euro. Or un renforcement du billet vert pénalise les acheteurs munis d'autres devises, les barils étant libellés en dollars.
En Europe, "on ne va sans doute pas voir de changement de taux d'intérêt de la BCE cette semaine mais je m'attends à ce que (le patron de la BCE) Mario Draghi dise quelque chose de bien", a dit pour sa part M. Melek.
Selon M. Melek, l'institution de Francfort pourrait notamment réaffirmer "qu'elle sera là pour aider à stabiliser" la zone euro en difficulté et enclencher "une opération d'assouplissement monétaire à long terme".
rp
(AWP / 06.06.2012 06h21)