Le brut recule à New York, le marché déçu après la réunion du G7
Vers 13H30 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet cédait 6 cents par rapport à la clôture de lundi, à 83,92 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 98,64 dollars à Londres, en recul de 21 cents par rapport à la clôture de la veille.
Il avait ouvert en légère hausse mais rapidement changé de tendance car "il n'y a pas trop d'éléments sur lesquels miser à la hausse", a indiqué Bart Melek, stratège chez TD Securities.
"Le brut fait face à des développements négatifs une fois encore", a ajouté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).
Car pour les analystes, le résultat du G7 est maigre, les pays européens qui sont membres de ce forum s'étant contentés mardi de s'engager à répondre "rapidement" à la crise de la zone euro.
"Le camp européen a déclaré qu'il répondrait rapidement" à la crise, a déclaré le ministre japonais des Finances Jun Azumi, cité par l'agence Jiji Press, ajoutant que les ministres de l'ensemble du G7 (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie) "étaient parvenus à un diagnostic commun sur la crise" de la zone euro.
Mais pour le marché pétrolier "il y a de grandes inquiétudes que, en l'absence d'une solution, l'Espagne soit incapable de recapitaliser ses banques et honorer ses dettes", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
"La crise de la dette en Europe continue de peser sur les marchés semaine après semaine", a-t-il soupiré.
Les cours à New York continuaient toutefois à tenter des incursions en territoire positif. Cela s'explique selon M. Melek par le nécessaire rattrapage après la "violente correction à la baisse" du mois de mai. Le pétrole coté à New York avait ainsi perdu quelque 25 dollars sur le mois.
Et, de manière générale, les opérateurs gardaient l'espoir de voir les banques centrales intervenir, alors que la Banque centrale européenne se réunit mercredi et que le patron de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke doit s'exprimer jeudi.
"On espère que Bernanke va annoncer une nouvelle mesure d'assouplissement monétaire qui va affaiblir le dollar", a souligné Andy Lipow.
En effet, le dollar n'a cessé de se renchérir ces dernières semaines, sous l'effet du désintérêt pour l'euro. Or un renforcement du billet vert pénalise les acheteurs munis de devises étrangères, les barils étant libellés en dollars.
"On ne va sans doute pas voir de changement de taux d'intérêt de la BCE cette semaine mais je m'attends à ce que (le patron de la BCE) Mario Draghi dise quelque chose de bien", a dit pour sa part M. Melek.
Pour Phil Flynn, de PFG Best, "le marché s'accroche à l'espoir que les dirigeants européens viendront d'une manière ou d'une autre à la rescousse des économies en difficulté et trouveront un plan pour sauver l'Espagne et le reste de la zone euro".
Selon M. Melek, l'institution de Francfort pourrait notamment réaffirmer "qu'elle sera là pour aider à stabiliser" la zone euro en difficulté et enclencher "une opération d'assouplissement monétaire à long terme".
sm
(AWP / 05.06.2012 19h07)