Le brut tente de se reprendre, dans un marché toujours sous pression
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 104,00 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en hausse de 53 cents par rapport à la clôture de la veille.
Il était tombé mercredi jusqu'à 102,85 dollars, un plus bas depuis mi-décembre.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 38 cents à 88,20 dollars, après avoir glissé à 87,42 dollars dans les échanges asiatiques, un niveau plus vu depuis le 24 octobre.
Les cours du baril tentaient de regagner du terrain dans un marché nerveux après leur débâcle de la veille.
"Les inquiétudes sur l'avenir économique de l'Espagne et son secteur bancaire ont conduit à un mouvement de ventes massives mercredi sur le marché du pétrole", soulignait Philip Wiper, analyste du courtier PVM, observant que les cours du brut "ont perdu 20% depuis leur pic de l'année" début mars.
Les banques espagnoles, minées par des crédits immobiliers à risques, concentrent depuis plusieurs jours les préoccupations des investisseurs, qui se demandent si l'Espagne a les moyens de recapitaliser ses établissements bancaires et notamment Bankia, premier prêteur du pays.
Selon M. Wiper, les inquiétudes économiques continuaient de dominer les échanges jeudi: "outre le regain de la crise espagnole et de la montée des taux obligataires du pays, il y a très peu de nouvelles rassurantes en provenance du reste de la zone euro, ou des Etats-Unis", notait-il.
Ainsi, après la publication mercredi d'une baisse surprise et importante des promesses de vente de logements en avril aux Etats-Unis, les opérateurs devraient être attentifs jeudi aux chiffres de l'emploi dans le secteur privé américain en mai.
Ces derniers fourniront une première indication avec le très attendu rapport mensuel sur l'emploi américain, publié vendredi, considéré comme un baromètre de la situation économique du pays, premier consommateur de brut de la planète.
Les estimations de la fédération professionnelle API, qui ont fait état mercredi soir d'une hausse inattendue de 2 millions de barils des stocks d'essence aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 25 mars, "a contribué à assombrir encore plus le marché", observait M. Wiper.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les chiffres officiels du Département américain de l'Energie (DoE) devraient montrer jeudi une hausse la semaine dernière de 100'000 barils des stocks de brut du pays, déjà à leur plus haut niveau depuis août 1990 - un signe peu encourageant sur la demande énergétique du pays.
Les stocks d'essence sont attendus en baisse de 600'000 barils et les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en repli de 200'000 barils.
Dans un marché dominé par l'attentisme, "les récentes chutes des prix ont été impressionnantes, mais se sont produites dans (un marché) aux volumes d'échanges peu élevés, ce qui implique que la tendance à la vente, pourtant imposante (ces dernières semaines, ndlr) n'est pas en bout de course", surtout si les opérateurs actuellement à l'écart décident de se positionner à la vente, avertissait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
cha
(AWP / 31.05.2012 12h54)