Le brut finit en hausse à New York: 90,86 dollars le baril
(reprise de vendredi soir)
New York - Les prix du pétrole ont fini en hausse vendredi à New York, au terme d'une séance sans grande activité, les investisseurs faisant preuve d'attentisme par rapport à la situation en Grèce mais aussi en raison du long week-end aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a pris 20 cent par rapport à jeudi, à 90,86 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 106,83 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE), en hausse de 28 cents par rapport à la clôture de jeudi.
"Il n'y a pas eu d'élément véritablement favorable à la hausse ou à la baisse aujourd'hui", a estimé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
En particulier, "le marché n'a pas voulu vendre (à la baisse) avant un long week-end, étant donné l'actualité en cours à propos du programme nucléaire de l'Iran, avec les traces d'uranium qui ont été découvertes", a-t-il noté.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a en effet découvert des traces d'uranium enrichi à un niveau de pureté supérieur à la limite de 20% sur le site nucléaire souterrain de Fordo, selon un rapport de l'agence diffusé vendredi.
Ceci intervient au lendemain de la réunion du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) sur le nucléaire iranien à Bagdad, qui se sont achevés jeudi sur un constat d'échec. Une nouvelle rencontre a été prévue à Moscou, le 18 juin, mais "les discussions semblent incertaines, ce qui soutient les cours", a remarqué Barclays Capital.
"Les négociations (de Bagdad) n'ont abouti à aucun résultat concret, en dépit de l'atmosphère constructive de la rencontre. C'est donc très improbable que le dossier iranien disparaisse de l'actualité cette année", ont estimé les analystes de JBC Energy.
Pour Barclays, si la situation ne devait pas évoluer à Moscou, il faut s'attendre à ce que "les stratégies davantage tournées vers la confrontation avec l'Iran" soient privilégiées.
Les cours du pétrole sont gonflés depuis le début de l'année par une forte prime de risque liée aux sanctions internationales contre Téhéran, et notamment un embargo de l'Union européenne contre le brut iranien, décidé en janvier et devant être mis totalement en place en juillet.
Reste que "le peu de clarté dans le dossier de la crise de la dette en Europe continue de mettre sous pression (les investisseurs)", a noté Barclays, soulignant que la situation en Grèce continuant à s'aggraver, "le marché pétrolier est forcé de commencer à s'adapter à des conditions plus sombres".
Les craintes d'une sortie de la Grèce de la zone euro gagnaient en effet du terrain, tandis que les dirigeants de l'Union européenne (UE) ont affiché mercredi soir leurs désaccords sur les mesures à prendre pour contrer la crise.
"Le marché continue à être très inquiet pour ce qui se passe en Europe avec la Grèce et les banques espagnoles", a confirmé M. Lipow.
Le marché reste suspendu au nouveau scrutin législatif prévu le 17 juin en Grèce, redoutant qu'une victoire des partis anti-austérité ne précipite une sortie du pays de l'Union monétaire et n'ébranle d'autres pays en difficulté, au premier rang desquels l'Espagne.
Aux Etats-Unis, les opérateurs ont suivi par ailleurs la progression de "Bud", le premier ouragan de la saison qui évoluait au large des côtes pacifiques du Mexique. Il s'est affaibli tôt vendredi et est redescendu à la catégorie deux sur l'échelle Saffir-Simpson qui en comporte cinq, a indiqué le Centre national des ouragans américain (NHC). Bud avait atteint la catégorie trois jeudi dans la soirée.
"Les ouragans peuvent affecter la production de pétrole et de gaz dans le Golfe du Mexique où se trouve 30% de toute la production pétrolière américaine et 12% de la production gazière", a fait valoir Commerzbank, soulignant en outre que cette région abrite 50% des raffineries du pays ainsi que des terminaux pétroliers clés.
rp
(AWP / 28.05.2012 09h41)