Le brut reste en légère hausse mais la prudence demeure de mise
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 106,91 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en hausse de 36 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 33 cents, à 90,99 dollars.
Les cours tentaient de renforcer leurs gains de la veille, mais, après leur dégringolade du début de semaine, "ils peinent à remonter la pente de façon significative dans un marché sans élan, toujours hanté par les inquiétudes macroéconomiques", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"Etant donné le ralentissement de l'activité manufacturière en Chine", deuxième pays consommateur de brut, confirmé jeudi par un baromètre de la banque HSBC, "et la nervosité persistante en zone euro, le moral des opérateurs est loin d'être au beau fixe", soulignait-il.
Les craintes d'une sortie de la Grèce de la zone euro gagnaient en effet du terrain, tandis que les dirigeants de l'Union européenne (UE) ont affiché mercredi soir leurs désaccords sur les mesures à prendre pour contrer la crise.
Le marché reste suspendu au nouveau scrutin législatif prévu le 17 juin en Grèce, redoutant qu'une victoire des partis anti-austérité ne précipite une sortie du pays de l'Union monétaire et n'ébranle d'autres pays en difficulté, au premier rang desquels l'Espagne.
Cependant, sur le front de l'offre, l'enlisement des discussions dans le dossier du nucléaire iranien apportait un peu de soutien aux prix du baril.
Les pourparlers entre l'Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne), qui avaient repris mercredi à Bagdad, se sont achevés jeudi sur un constat d'échec, et reprendront les 18-19 juin à Moscou.
"Ces négociations n'ont abouti à aucun résultat concret, en dépit de l'atmosphère constructive de la rencontre. C'est donc très improbable que le dossier iranien disparaisse de l'actualité cette année", estimaient les analystes de JBC Energy.
Les cours du pétrole sont grossis depuis le début de l'année par une forte prime de risque liée aux sanctions internationales contre Téhéran, et notamment un embargo de l'Union européenne contre le brut iranien, décidé en janvier et devant être mis totalement en place en juillet.
Les investisseurs digéraient vendredi un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans lequel elle indique avoir découvert des traces d'uranium enrichi à un niveau de pureté supérieur à la limite de 20% sur le site nucléaire souterrain de Fordo en Iran.
Cependant, le rebond des cours du pétrole restait entravé par un billet vert toujours fort, qui rend moins attractifs les achats de pétrole, libellé en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
rp
(AWP / 25.05.2012 18h31)