Le brut conforte son rebond, le dossier iranien focalise l'attention
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 106,45 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en hausse de 89 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,17 dollar, à 91,07 dollars, estompant quelque peu sa chute de 2 dollars enregistrée mercredi.
Les cours du baril reprenaient leur souffle, après avoir chuté la veille de près de 3 dollars à Londres et de 2 dollars à New York, ébranlés par les inquiétudes persistantes sur la Grèce et freinés, du côté de l'offre, par l'espoir d'avancées dans le dossier nucléaire iranien.
Après la dégringolade de mercredi, "les prix ont cessé de glisser parce que des investisseurs voient ce niveau bas comme une aubaine à l'achat", observait Victor Shum, analyste de Purvin and Gertz.
Surtout, la crainte de perturbations de l'offre iranienne se renforçait à nouveau, alors que les négociations en cours à Bagdad depuis mercredi entre Téhéran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) étaient menacées de blocage, selon une source diplomatique occidentale.
Selon un responsable iranien, Téhéran et les grandes puissances essayaient toutefois d'éviter un échec, en obtenant un accord minimal sur une poursuite des discussions, concernant le programme nucléaire controversé de l'Iran.
"Les observateurs les plus pessimistes pourront dire que les discussions poursuivent leur cours, sans accord final ni suspension des sanctions internationales, et que l'Iran comme d'habitude cherche à gagner du temps", relevait Michael Wittner, analyste de la Société Générale.
Selon lui, la rencontre de Bagdad ne devrait donc pas fondamentalement ébranler le marché du pétrole.
"Les sanctions contre l'Iran, notamment l'embargo sur le brut iranien décidé par l'Union européenne, ne devraient pas être levées non seulement jusqu'à ce qu'un accord définitif soit trouvé, mais aussi jusqu'à que l'Iran mette en place les mesures décidées, sous surveillance" internationale, notait-il.
Ces sanctions occidentales contre Téhéran, laissant redouter des perturbations dans l'offre mondiale de brut, ont fortement renforcé depuis le début de l'année la prime de risque sur les cours du baril.
Les prix du baril étaient par ailleurs soutenus jeudi par des indicateurs américains rassurants, dont un rebond des commandes de biens durables en avril et une baisse des nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière, signaux positifs sur la reprise économique du premier pays consommateur de brut.
Cependant, la prudence restait de mise parmi les investisseurs, alors que les inquiétudes sur la zone euro et sur la Grèce en particulier restaient vives, au lendemain d'un sommet où des dirigeants de l'Union européenne se sont montrés divisés sur les mesures à prendre.
"Les prix du pétrole vont rester sous pression jusqu'à ce que la situation de la Grèce se clarifie, et la nervosité devrait rester très forte jusqu'aux élections dans le pays le 17 juin", estimait ainsi Amrita Sen, analyste de Barclays Capital.
fah
(AWP / 24.05.2012 18h30)