Le brut tente de se reprendre, le dossier iranien focalise l'attention
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 105,76 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en hausse de 20 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Après avoir abandonné près de 3 dollars la veille, le Brent a glissé jeudi jusqu'à 105,03 dollars - un plus bas depuis le 20 décembre -, avant d'effacer ses pertes.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 62 cents, à 90,52 dollars, estompant quelque peu sa chute de 2 dollars enregistrée mercredi.
Les cours du baril reprenaient donc un peu leur souffle, après avoir lourdement trébuché depuis le début de semaine, ébranlés par les inquiétudes persistantes d'une sortie de la Grèce de l'euro et freinés, du côté de l'offre, par la perspective d'avancées dans le dossier nucléaire iranien.
Après la dégringolade de mercredi, "les prix ont cessé de glisser (jeudi) parce que des investisseurs voient ce niveau bas comme une aubaine à l'achat", observait Victor Shum, analyste chez Purvin and Gertz.
Par ailleurs, la menace de perturbations de l'offre iranienne n'était pas totalement dissipée, notait-il.
Les investisseurs gardaient le regard tourné vers Bagdad, où l'Iran et les pays du groupe 5+1 (membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies : Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) poursuivaient jeudi leurs négociations, reprises la veille.
Cependant, même en cas d'avancées vers un compromis lors de cette rencontre, "les observateurs plus pessimistes pourront dire que les discussions poursuivent leur cours, sans accord final ni suspension des sanctions internationales, et que l'Iran comme d'habitude cherche à gagner du temps", relevait Michael Wittner, analyste de la Société Générale.
Selon lui, "les sanctions contre l'Iran, notamment l'embargo sur le brut iranien décidé par l'Union européenne, ne devraient pas être levées non seulement jusqu'à ce qu'un accord définitif soit trouvé, mais aussi jusqu'à que l'Iran ait mis en place les mesures décidées, sous surveillance" internationale.
Ces sanctions internationales contre Téhéran, laissant redouter des perturbations dans l'offre mondiale de brut, ont fortement gonflé depuis le début de l'année la prime de risque sur les cours du baril.
La crise grecque restait l'autre point d'attention majeur pour la fixation des cours de l'or noir. Les dirigeants de l'UE, réunis mercredi soir, ont réaffirmé vouloir garder la Grèce au sein de la zone euro, mais restent divisés sur les mesures concrètes à prendre et l'éventualité d'une plus grande solidarité budgétaire.
Le repli concerté des marchés des matières premières ces derniers jours "conforte l'idée qu'une glissade prolongées pour certaines d'entre elles pourrait être imminente, même s'il est improbable que les prix du pétrole s'enfoncent de façon trop importante" car "la demande mondiale, bien que fortement ralentie, continue quand même de progresser", observait le cabinet viennois JBC Energy.
rp
(AWP / 24.05.2012 12h47)