Recul du cours, les discussions avec l'Iran et le dollar fort pèsent
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 105,74 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,67 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, abandonnait 1,89 dollar à 89,96 dollars.
Les cours du baril ont glissé vers 15H00 GMT jusqu'à 105,70 dollars à Londres, un plus bas depuis mi-décembre, et sous le seuil de 90 dollars à New York, pour la première fois depuis début novembre.
Les prix "ont perdu du terrain tout au long de la séance, tirés vers le bas par les difficultés persistantes de la zone euro", qui alimentent l'aversion des opérateurs pour les actifs jugés risqués, comme les matières premières, notait Craig Erlam, analyste chez Alpari UK.
Les investisseurs se montraient nerveux avant un sommet des dirigeants de l'Union européenne (UE), mercredi soir à Bruxelles, alors que les craintes d'une sortie de la Grèce de la zone euro s'avivaient et précipitaient l'euro à son plus bas niveau face au dollar depuis l'été 2010.
Le renchérissement du billet vert contribuait en outre à rendre moins attractifs les achats de matières premières, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, "les cours du baril sont pénalisés par le fait que s'atténuent les craintes d'un échec des négociations entre Téhéran et les pays occidentaux" sur le programme nucléaire iranien, notaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Les discussions entre l'Iran et le groupe "5+1" (Etats-Unis, Russie, Chine, France, et Grande-Bretagne, plus l'Allemagne), ont en effet repris jeudi en milieu de journée dans une résidence officielle du centre de Bagdad.
"Tout signal d'un compromis pouvant conduire à assouplir les sanctions internationales contre l'Iran aurait un fort impact sur le marché", et accentuerait la pression sur les cours du baril, estimait M. Erlam.
Des avancées dans les négociations pourraient en effet diminuer la prime de risque sur les prix, gonflée ces derniers mois par la perspective d'un embargo de l'UE sur le brut iranien, décidé en janvier et devant être effectif totalement en juillet.
Les prix du pétrole ont par ailleurs accéléré leur baisse après les statistiques hebdomadaires du département américain de l'Energie (DoE).
Celui-ci a fait état d'une hausse de 900'000 barils, plus forte qu'attendu, des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 18 mai, pour s'établir à nouveau plus haut depuis l'été 1990, un signal inquiétant pour la demande énergétique des Etats-Unis.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont quant à eux reculé de 300'000 barils, et les réserves d'essence de 3,3 millions de barils, deux replis plus prononcés qu'attendu.
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(AWP / 23.05.2012 18h33)