Le brut accentue son recul, la reprise des discussions avec l'Iran pèse
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 107,07 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,34 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, abandonnait 89 cents à 90,96 dollars.
Il a glissé vers 08h30 GMT jusqu'à 90,71 dollars, son plus bas niveau depuis début novembre.
"Les cours du baril sont tirés vers le bas par le fait que s'atténuent les craintes d'un échec des négociations entre Téhéran et les pays occidentaux" sur le dossier du nucléaire iranien, notaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Yukiya Amano, a en effet annoncé mardi qu'un "accord" avec l'Iran serait prochainement conclu, visant à lever les incertitudes sur la nature du programme nucléaire iranien, soupçonné d'avoir des visées militaires.
Cette annonce intervient alors que doivent reprendre mercredi à Bagdad les discussions sur ce dossier entre l'Iran et le Groupe "5+1" (Etats-Unis, France, Russie, Grande-Bretagne, Chine plus Allemagne).
Des avancées dans ces négociations pourraient diminuer la prime de risque sur les prix du baril, gonflée depuis le début de l'année par les sanctions internationales contre l'Iran, et notamment un embargo de l'Union européenne (UE) sur le brut iranien, décidé en janvier et devant être effectif totalement en juillet.
En cas de compromis avec Téhéran, "il apparaît désormais que les pays occidentaux sont prêts à assouplir les sanctions internationales, et éventuellement de permettre à des navires assurés en Europe de transporter du brut iranien" après juillet, observait JBC Energy.
"Il y a beaucoup de pression sur l'Iran pour accepter des concessions, mais s'il refuse, cela pourrait apporter aux cours du pétrole le soutien dont ils ont besoin pour éviter de glisser sous le seuil de 100 dollars" à Londres, tempérait toutefois David Hufton, analyste du courtier PVM.
Le marché était par ailleurs sur ses gardes avant un sommet informel des dirigeants de l'UE, mercredi soir à Bruxelles, alors que les craintes d'une sortie de la Grèce de la zone euro restent vives.
Le renchérissement du billet vert face à un euro sous pression contribuait par ailleurs à rendre moins attractifs les achats de matières premières, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les investisseurs guettaient également mercredi les statistiques hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE).
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 500'000 barils, sur la semaine achevée le 18 mai, des stocks américains de brut, les amenant à un nouveau plus haut niveau depuis l'été 1990 -- un signal jugé inquiétant sur la situation de la demande pétrolière du pays.
Les stocks d'essence sont attendus en baisse de 700'000 barils et les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en recul de 200'000 barils.
rp
(AWP / 23.05.2012 12h45)