Le brut se replie, sur un marché prudent qui surveille l'UE et l'Iran
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 108,31 dollars, en recul de 50 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, cédait 52 cents, à 92,05 dollars.
Les cours du baril cédaient à nouveau du terrain, après leur sursaut de la veille, dans un marché où les inquiétudes sur la zone euro peinaient à se dissiper, à la veille d'une réunion informelle des dirigeants de l'Union européenne (UE) à Bruxelles.
"Au vu des volumes d'échanges très modérés", le rebond momentané des prix lundi s'explique davantage par un affaiblissement du dollar face à l'euro, qui rendait plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises, que par "un vague regain d'optimisme sur les perspectives économiques mondiales", estimait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
Selon lui, les investisseurs tournent désormais leur attention sur la reprise, mercredi à Bagdad, des négociations entre l'Iran, soupçonné par les pays occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire, et le Groupe "5+1" (Etats-Unis, France, Russie, Grande-Bretagne, Chine plus Allemagne).
"Les discussions entre Téhéran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) semblent avoir fait des progrès sur le sujet d'une nouvelle mission d'inspection dans le pays, dont les détails pourraient être finalisés dans les prochains jours", soulignait M. Jakob.
Dans ce contexte, "la réunion entre Iran et Groupe 5+1 mercredi sera décisif pour déterminer les fluctuations des cours (du baril) dans les prochaines semaines", ajoutait-il.
Selon les experts de Commerzbank, "un compromis avec l'Iran signé dans les prochains jours pourrait entraîner une réduction de la prime de risque (sur les cours du brut) et donc tirer les prix vers le bas".
Cette prime de risque avait été gonflée depuis le début de l'année par les sanctions internationales contre l'Iran, et notamment un embargo de l'UE sur le brut iranien, décidé en janvier et devant être effectif totalement en juillet, faisant redouter aux investisseurs des perturbations sur l'offre pétrolière mondiale.
Les pays du G8 avaient adressé samedi un avertissement à Téhéran en se disant prêts à prendre des mesures pour "assurer l'approvisionnement du marché mondial" en pétrole, et donc capables de supporter les effets de cet embargo de l'UE.
rp
(AWP / 22.05.2012 12h50)