Le brut tente de se redresser, le marché digère le G8 et guette l'Iran
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, valait 107,40 dollars, en progression de 26 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin, dont c'est l'avant-dernier jour de cotation, gagnait 30 cents, à 91,78 dollars.
Après le net repli enregistré la semaine précédente, qui avait vu le Brent descendre vendredi à 106,40 dollars, son niveau le plus bas depuis le 21 décembre, et le WTI sombrer à des niveaux plus vus depuis début novembre, "il faut s'attendre à ce que les prix se consolident lundi à des niveaux un peu plus élevés", estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le marché tirait un peu de réconfort de la rencontre du G8 samedi aux Etats-Unis, durant laquelle les chefs des huit pays les plus industrialisés se sont unanimement prononcés en faveur de la croissance économique pour compenser l'effet de l'austérité budgétaire et appelé de leur voeux le maintien de la Grèce dans la zone euro.
De plus, "les inquiétudes sur le Moyen-Orient sont réapparues sur le marché et les prochaines discussions entre l'Iran et les pays occidentaux sont considérées comme un point crucial pour le pétrole", observait Justin Harper, analyste chez IG Markets.
Téhéran, soupçonné par les pays occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire, doit reprendre mercredi ses discussions avec le Groupe "5+1" (Etats-Unis, France, Russie, Grande-Bretagne, Chine plus Allemagne).
Or, les pays du G8 ont adressé samedi un avertissement à Téhéran en se disant prêts à prendre des mesures pour "assurer l'approvisionnement du marché mondial" en pétrole, et donc capables de supporter les effets d'un embargo de l'Union européenne (UE) sur le brut iranien, décidé en janvier et devant entrer totalement en vigueur en juillet.
Enfin, "les déclarations du Premier ministre Wen Jiabao, faisant de +la stabilisation de la croissance économique+ du pays une priorité, a contribué à conforter les prix des matières premières", notaient les experts de Commerzbank -- le géant asiatique étant le deuxième pays consommateur de brut.
"Nous devons continuer à mettre en oeuvre une politique budgétaire volontaire (...) tout en donnant une plus grande priorité au maintien de la croissance", a dit dimanche M. Wen, après une série de statistiques décevantes confirmant un ralentissement plus prononcé que prévu de la croissance économique chinoise.
Cependant, "les cours du pétrole devraient rester cantonnés dans des fourchettes étroites, dans un volume d'échanges limité, et avec peu de nouvelles macro-économiques" capables d'animer le marché lundi, soulignait M. Kryuchenkov.
En outre, en dépit des déclarations volontaristes des dirigeants du G8 aux Etats-Unis et du Premier ministre chinois, "le marché devrait demeurer pénalisé par les inquiétudes sur la zone euro, à laquelle il accorde une grande attention", ajoutaient les analystes de Commerzbank.
rp
(AWP / 21.05.2012 12h46)