Le brut accentue son repli, toujours pénalisé par la crise en zone euro
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le deuxième jour de cotation comme contrat de référence, valait 106,97 dollars, en repli de 52 cents par rapport à la clôture de jeudi. En cours d'échanges asiatiques vendredi, le baril de Brent est tombé à 106,40 dollars, son niveau le plus bas depuis le 21 décembre.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin perdait 1 cent, à 92,55 dollars, après être tombé à 91,60 dollars, un plus bas depuis début novembre.
"Les inquiétudes sur l'avenir de la Grèce au sein de la zone euro et le risque de contagion à d'autres pays lourdement endettés de l'Union monétaire continuent de dominer sur les marchés", commentaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Renforçant ces inquiétudes, l'agence de notation financière Fitch a abaissé jeudi les notes de long terme de la dette en devises et en euros de la Grèce à "CCC" contre "B-" auparavant, citant "le risque accru" de sortie du pays de la zone euro.
Les dernières élections législatives en Grèce ont vu la montée en puissance des partis anti-austérité. Leur possible accession au pouvoir après un nouveau scrutin prévu le 17 juin pourrait remettre en question la politique exigée par les bailleurs de fonds du pays, voire le maintien de la Grèce au sein de la zone euro, perspective qui inquiète les investisseurs.
Les risques d'une contagion de la crise étaient de plus renforcés par l'abaissement par l'agence Moody's de la note à long terme de 16 banques espagnoles, à cause des difficultés de l'économie et du secteur financier en général, de son déficit public et d'un "accès restreint aux financements".
Lundi, Moody's avait déjà annoncé qu'elle abaissait la note de crédit de long terme de 26 banques italiennes pour des raisons du même ordre.
Ces inquiétudes poussent les investisseurs à se détourner des actifs jugés risqués, comme les matières premières, et à chercher refuge auprès de valeurs sûres, comme la monnaie américaine.
De plus, le renforcement du billet vert rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, "des fondamentaux du marché du pétrole plutôt relâchés en ce moment ont indubitablement un effet négatif sur les cours", commentaient les analystes de Commerzbank.
En effet, la demande pétrolière des Etats-Unis, le plus gros consommateur mondial d'or noir, reste terne, comme l'a montré la nouvelle hausse des stocks de brut du pays lors de la semaine achevée le 11 mai. Ces réserves sont à leur niveau le plus élevé depuis près de 22 ans.
fah
(AWP / 18.05.2012 12h30)