Le brut cherche une direction dans un marché sans grand volume
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le premier jour de cotation comme contrat de référence, valait 109,34 dollars, en repli de 41 cents par rapport à la clôture de mercredi. En début d'échanges asiatiques jeudi, le baril de Brent est tombé à 109,01 dollars, son niveau le plus bas depuis le 26 janvier.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin prenait 2 cents, à 92,83 dollars, après être tombé la veille à 91,81 dollars, un plus bas depuis début novembre.
"Les cours du pétrole restent mitigés après une session empreinte de nervosité mercredi", observait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
"Les deux bruts de référence ont débuté les échanges jeudi sous pression du fait d'inquiétudes persistantes" sur la vigueur de la croissance économique mondiale et de craintes persistantes de voir la zone euro faire face à un défaut de paiement de la Grèce, expliquait M. Kryuchenkov.
En effet, les Grecs vont devoir retourner aux urnes le 17 juin après l'échec d'une réunion de la dernière chance mardi des responsables politiques après 10 jours de négociations visant à former un gouvernement de coalition, ravivant les inquiétudes sur un éventuel défaut de paiement du pays et la sortie d'Athènes de la zone euro.
Après dix jours de tractations politiques infructueuses pour former un gouvernement de coalition, un exécutif "de service" dirigé par le président du conseil d'Etat, Panayotis Pikramenos, a été nommé, chargé d'expédier les affaires courantes et de préparer ce deuxième scrutin législatif en moins de deux mois.
De plus, les investisseurs craignent toujours de voir la crise s'étendre au sein de la zone euro, notamment à l'Espagne et l'Italie.
Dans ce contexte, les opérateurs se dégagent des actifs jugés risqués, comme les matières premières, pour privilégier les valeurs sures, comme la devise américaine.
L'appréciation du billet vert a de plus pour effet de rendre moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises.
En outre, les inquiétudes sur la vigueur de la demande énergétique des Etats-Unis, le plus gros consommateur de brut au monde, pesaient sur le marché.
Ces craintes ont été renforcées mercredi par l'annonce par le département américain à l'Energie (DoE) d'une nouvelle hausse bien plus forte qu'attendu des réserves de brut du pays.
Lors de la semaine achevée le 11 mai, les réserves américaines de brut ont progressé de 2,1 millions de barils, grimpant à leur plus haut niveau depuis près de 22 ans.
rp
(AWP / 17.05.2012 13h00)