Le brut en baisse à New York, entre dollar fort et hausse des stocks
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont fini en net repli mercredi à New York, prolongeant leur mouvement baissier sous l'effet du renchérissement du dollar et de l'accroissement des réserves de brut aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.
Le baril de référence pour livraison en juin a abandonné 1,17 dollar par rapport à mardi et terminé à 92,81 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, a terminé à 111,71 dollars, en baisse de 53 cents par rapport à la clôture de mardi.
Le facteur ayant le plus influencé le marché pendant la séance a été le rapport du département de l'Energie (DoE) sur les stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis.
Les opérateurs ont d'abord retenu la hausse des stocks d'essence, ce qui a eu pour effet de faire remonter les cours du WTI, le brut coté à New York, qui avaient ouverts en nette baisse.
Le rapport montrait en effet "une nette reprise de la demande d'essence, au plus haut depuis trois mois", a souligné Phil Flynn, de PFG Best.
Selon le DoE, les stocks d'essence se sont ainsi repliés de 2,8 millions de barils lors de la semaine achevée le 11 mai, à 204,3 millions, alors que les analystes s'attendaient à une baisse de 300.000 barils seulement.
A cet élément susceptible de soutenir les cours s'en ajoutait un autre: la publication d'indicateurs positifs aux Etats-Unis avec la reprise de la construction de logements -plus forte qu'attendu par les analystes- et la hausse de la production industrielle.
Mais le mouvement n'a pas duré à partir du moment où les opérateurs ont commencé à prendre davantage en compte les chiffres de stocks de pétrole brut.
Selon le DoE, ceux-ci se sont étoffés de 2,1 millions de barils lors de la semaine achevée le 11 mai, soit bien plus qu'anticipé par les analystes (1,4 million de barils).
En outre, le billet vert continuait à se négocier à des plus hauts en quatre mois face à l'euro, ce qui rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Un dollar qui s'apprécie, des marchés d'actions qui baissent et des fondamentaux (offre et demande) faibles continuent de peser sur les cours du pétrole", ont commenté les analystes de Commerzbank.
Le plus, le marché "regarde avec inquiétude la situation en Grèce", a remarqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates alors que l'avenir d'Athènes au sein de l'Union monétaire et de la zone euro dans son ensemble plombent les perspectives de demande énergétique de la région.
"Le marché du pétrole continue de plier sous la pression des conditions économiques fragiles dans la zone euro" ainsi que sous la faible demande des Etats-Unis, a noté Myrto Sokou, analyste de la maison de courtage Sucden.
Et après l'épisode des 700 millions d'euros retirés des banques grecques lundi, "les craintes d'un défaut (d'Athènes) ont été ravivées", a dit M. Flynn, estimant qu'une sortie de la zone euro du pays aurait pour conséquence une hausse nette de l'inflation et une pression accrue sur le dollar, ce qui serait d'autant plus baissier pour les prix du pétrole.
rp
(AWP / 17.05.2012 08h31)