Tentative de reprise du cours mais la demande mondiale inquiète toujours
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 112,17 dollars, en hausse de 62 cents par rapport à la clôture de lundi, où il était tombé à 110,04 dollars, un plus bas depuis le 26 janvier.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 3 cents à 94,81 dollars, après être tombé la veille à 93,65 dollars, un plus bas depuis mi-décembre.
"Les cours du pétrole restent sur la défensive", commentaient les analystes de Commerzbank, même s'ils tentaient de se reprendre mardi.
"Les prix devraient rester sous pression étant donné que les réserves américaines (de brut), déjà à leur plus haut niveau depuis 21 ans, devraient avoir de nouveau grimpé la semaine dernière", prévenaient les analystes.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le département américain de l'Energie (DoE) devrait annoncer mercredi une hausse d'un million de barils des réserves de brut des Etats-Unis lors de la semaine achevée le 11 mai.
Les réserves d'essence devraient avoir reculé de 100'000 barils, tandis que les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) devraient s'être étoffées de 100'000 barils.
Ainsi, la vigueur de la demande américaine de brut restait au coeur des inquiétudes du marché, comme la demande d'une zone euro toujours fébrile face à la crise grecque.
"La Grèce ne parvient toujours pas à former le moindre gouvernement, et encore moins un gouvernement d'unité nationale, et son président prévient que le système bancaire du pays est sur le point de s'éffondrer", commentait David Hufton, analyste chez PVM.
Les dirigeants des partis politiques grecs devaient se réunir mardi à Athènes pour tenter d'éviter au pays de nouvelles élections et de rassurer la zone euro. Ils devaient notamment discuter d'une proposition du chef de l'Etat grec Carolos Papoulias de constituer un gouvernement de technocrates.
Si cette dernière tentative échouait, la Grèce s'acheminerait vers de nouvelles élections mi-juin, qui pourraient voir les partis opposés à l'austérité obtenir la majorité et entraîner le pays vers une possible sortie de la zone euro.
De plus, les secteurs bancaires italiens et espagnols sont sous pression, et la crise menace de se propager, plus chaque jour que durent les incertitudes en Grèce, expliquait M. Hufton.
Dans ce contexte, les investisseurs restaient toujours peu friands d'actifs jugés à risques, comme les matières premières, et privilégiaient les valeurs refuge comme la devise américaine.
Un billet vert fort rend de plus moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises.
En outre, alors que la demande mondiale de brut reste terne, plombée par des inquiétudes sur la vigueur de la croissance mondiale, l'offre reste de son côté soutenue.
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(AWP / 15.05.2012 13h32)