Le brut baisse, plombé par un dollar fort et une offre abondante
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 110,99 dollars, en baisse de 1,27 dollar par rapport à la clôture de vendredi, tombant même brièvement à 110,04 dollars, un plus bas depuis près de quatre mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,52 dollar à 94,61 dollars, après être tombé à 93,65 dollars, un plus bas depuis mi-décembre.
"Les marchés ont été touchés la semaine dernière par des indicateurs chinois de production industrielle et commerciaux décevants et la confirmation d'une dégradation de l'économie indienne, qui se sont ajoutés à une économie européenne sous perfusion", observaient les analystes de PVM.
Ces inquiétudes sur la croissance économique mondiale ont poussé les investisseurs à privilégier les actifs jugés les plus sûrs, comme le dollar, se détournant ainsi des actifs à risque que représentent les matières premières et l'euro. Et ce mouvement se poursuivait lundi, alors que le billet vert grimpait face à l'euro à son niveau le plus élevé depuis quatre mois.
Le renforcement de la devise américaine rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises.
La crise politique en Grèce, principale source d'inquiétudes pour l'économie européenne, restait sous les projecteurs lundi. Les discussions devaient se poursuivre à Athènes pour obtenir la formation d'un gouvernement de coalition et éviter de nouvelles législatives, les dernières rencontres dimanche soir entre dirigeants des petits partis parlementaires et le président Carolos Papoulias n'ayant pas abouti.
La tenue de nouvelles élections d'ici fin juin semble désormais inévitable dans ce pays épicentre de la crise européenne de la dette. Une solution doit impérativement être trouvée d'ici à jeudi, date prévue de la première séance du nouveau Parlement.
De plus, les perspectives d'une croissance mondiale terne renforçaient les inquiétudes sur la vigueur de la demande énergétique mondiale alors que l'offre reste abondante.
Même la réduction du taux de ratio des réserves obligatoires des banques chinoises, qui donne habituellement un coup de pouce aux achats de brut notamment, n'a pas réussi à faire rebondir le marché, ce qui implique que "le pétrole se rend face à des fondamentaux de plus en plus baissiers", notait Phil Flynn, de PFG Best.
Les cours de l'or noir étaient également sous l'influence des déclarations du ministre saoudien du Pétrole qui s'est dit favorable à une baisse supplémentaire des prix.
"Nous avons besoin de cours autour de 100 USD le baril. Aujourd'hui, ils sont encore hauts", a déclaré Ali al-Nouaïmi, cité dimanche par l'agence Dow Jones Newswires, au sujet du Brent, la principale référence pour les investisseurs dans le monde.
"Ces propos illustrent une nouvelle fois le fait que l'Arabie saoudite fait tout son possible pour faire baisser le marché, en ajoutant des paroles à une politique de production ample", expliquaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
rp
(AWP / 14.05.2012 18h31)