Le brut reste en baisse, plombé par des inquiétudes sur la demande
Vers 10H10 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 111,87 dollars, en baisse de 86 cents par rapport à la clôture de jeudi. Mardi, le cours du Brent était tombé à 110,53 dollars, un plus bas depuis début janvier.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 93 cents à 96,15 dollars, après être tombé mercredi à 95,17 dollars, un plus bas depuis fin décembre.
La Chine a annoncé vendredi, pour le mois d'avril, un ralentissement de l'inflation mais aussi la plus faible hausse de la production industrielle en près de trois ans, et une augmentation moins rapide des ventes de détail, jauge de la consommation des ménages.
La veille, Pékin avait annoncé un fort excédent de son commerce extérieur mais surtout d'un nouveau ralentissement de la croissance des échanges, essentiellement en raison de la faiblesse des importations, tandis que les exportations continuent de souffrir de la crise en Europe.
Ces indicateurs chinois "entraînent des craintes d'un ralentissement de la croissance économique mondiale", notaient les analystes de JBC Energy.
La Chine est le deuxième plus gros consommateur d'or noir au monde derrière les Etats-Unis.
Mais surtout, "les investisseurs ne peuvent pas détourner leur attention des problèmes en zone euro bien longtemps", rappelait David Morrison, analyste chez GFT Markets.
"La Grèce est toujours sans gouvernement et l'Espagne essaie désespérément de rassurer les investisseurs en pressant les banques du pays à faire de plus importantes provisions pour compenser" les pertes liées au secteur immobilier, notait M. Morrison.
Les problèmes grec et espagnol pèsent lourdement sur les perspectives de croissance économique en zone euro, et donc de consommation énergétique de la région.
De plus, les incertitudes en zone euro poussaient les investisseurs à se détourner d'actifs jugés à risque, comme l'euro et les matières premières, pour trouver refuge auprès de valeurs sûres comme le billet vert, dont le renforcement rend moins attractifs les achats de brut, libellé en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Une seconde raison de cette chute (des cours) est l'offre qui dépasse nettement la demande", soulignaient les analystes de Saxo Banque.
Cette tendance a d'ailleurs été confirmée jeudi par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui a indiqué avoir produit 31,62 millions de barils par jour (mbj) en avril, 0,32 mbj de plus qu'en mars, l'Irak, la Libye, l'Arabie saoudite, le Nigeria et l'Angola relevant leur production afin de contribuer à la stabilisation des prix.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a fait le même constant vendredi tout en révisant en légère hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2012, à 90 mb/j, grâce à une hausse de la demande des pays émergents et non membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
tt
(AWP / 11.05.2012 12h45)