Rebond à New York, mais la demande inquiète toujours
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 112,64 dollars, en baisse de 56 cents par rapport à la clôture de mercredi. Mardi, le cours du Brent était tombé à 110,53 dollars, un plus bas depuis début janvier.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 15 cents, à 96,96 dollars, après être tombé la veille à 95,17 dollars, un plus bas depuis fin décembre.
"Les cours du brut semblent se stabiliser après avoir lourdement chuté depuis le début du mois", notait David Morrison, analyste chez GFT Markets.
En effet, certains opérateurs pouvaient profiter du récent fort repli des cours - jusqu'à 11 dollars à New York et plus de 9 dollars à Londres entre le 1er mai et le début de cette semaine, pour effectuer quelques achats à bon compte.
Cette tendance était notamment alimentée pour le WTI par l'annonce d'un recul, pour la deuxième semaine consécutive, des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 5 mai. Ces chiffres étaient de nature à rassurer les investisseurs sur la santé du marché du travail de la première économie mondiale après une série de signes décevants.
Cependant, "les investisseurs restent prudents dans leurs achats face aux incertitudes sur l'avenir de la zone euro et sur les perspectives de l'économie mondiale", tempérait M. Morrison.
Les opérateurs digéraient ainsi toujours le fait que "la Chine a importé 5,42 millions de barils par jour en avril, soit 2,3% de moins que le mois précédent", relevaient les analystes de Commerzbank, pour qui ces chiffres sont "sans nul doute interprétés par le marché comme un signe de ralentissement de la demande", malgré les volumes d'importation élevés enregistrés en début d'année.
Dans son ensemble, le commerce extérieur de la Chine a été fortement excédentaire en avril mais la croissance des échanges s'est encore ralentie, surtout en raison de la faiblesse des importations, tandis que les exportations continuaient de souffrir de la crise en Europe, selon des chiffres diffusés jeudi par les douanes chinoises.
De plus, l'instabilité politique en Grèce, malgré des signes de progrès vers un possible gouvernement "pro-européen", selon des responsables politiques grecs, renforçait les craintes sur la santé de l'économie de l'Union monétaire dans son ensemble, et donc sur la demande énergétique de la région, pesant sur les cours du brut.
La crise grecque pousse également les opérateurs à privilégier les investissements jugés les plus sûrs, comme la devise américaine, au détriment notamment des matières premières.
Et un billet vert fort rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises.
En outre, "si le monde ne manque pas d'une chose, c'est bien de pétrole", commentait David Hufton, analyste chez PVM. En effet, l'offre mondiale reste en surplus, comme l'a illustré l'annonce mercredi d'une nouvelle forte hausse des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 4 mai.
Selon les chiffres du département américain de l'Energie (DoE), les stocks de brut ont augmenté de 3,7 millions de barils, contre une hausse attendue de 2 millions de barils, marquant une septième semaine consécutive de progression.
ds
(AWP / 10.05.2012 18h31)