Le brut recule toujours, plombé par la zone euro et un dollar fort
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 111,37 dollars, perdant 1,81 dollar par rapport à la clôture de vendredi, après être tombé mardi à 110,53 dollars, son plus bas niveau depuis fin janvier. Le marché londonien était resté fermé lundi en raison d'un jour férié au Royaume-Uni mais le Brent avait tout de même évolué dans des échanges électroniques.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 1,84 dollar à 96,10 dollars, après être tombé la veille à 95,34 dollars, un plus bas depuis fin décembre.
"Les opérateurs américains se sont précipités sur le marché lundi, profitant de creux dans les cours", pour effectuer des achats à bon compte et pour tenter d'enrayer un mouvement de ventes massives qui s'était emparé des marchés européens du fait d'incertitudes politiques accrues en zone euro, commentait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets.
Les Français ont élu dimanche le socialiste François Hollande, lors d'un vote-sanction contre le sortant conservateur Nicolas Sarkozy. Le nouveau président a appelé de ses voeux une politique européenne plus orientée vers la croissance et moins vers l'austérité.
En Grèce, le leader des conservateurs, Antonis Samaras, a déclaré forfait lundi soir après avoir échoué à former un gouvernement de coalition, au lendemain d'une défaite historique des deux piliers du système politique grec dont les conséquences inquiètent l'Europe et les marchés.
"Les chances de formation d'un gouvernement en Grèce semblent très minces, ce qui pourrait entraîner l'organisation d'un nouveau scrutin, et dans l'attente, en l'absence de gouvernement, la suspension du paiement d'une nouvelle tranche" du plan international d'aide financière, soulignait M. Razaqzada.
Ces incertitudes politiques, en plus de peser sur les perspectives de demande européenne de pétrole, poussaient les investisseurs à se tourner vers des valeurs qu'ils jugent plus sûres, comme le billet vert et le yen, et à l'écart d'investissements à risques comme les matières premières.
De plus, le renforcement de la devise américaine, à des plus hauts depuis plus de trois mois face à l'euro, rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Autre source de pression sur les cours, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a assuré mardi, lors d'un déplacement au Japon, que son pays était prêt à élever sa fourniture aux pays consommateurs en utilisant ses capacités de production supplémentaires et ses réserves.
Il a également convenu que les prix du pétrole restaient "trop élevés", sur fond de tensions internationales autour du programme nucléaire de l'Iran, dont les ventes d'or noir font l'objet de mesures de restrictions de clients importants, en premier lieu les Etats-Unis, l'Union européenne (UE) et le Japon.
Récemment, M. Nouaïmi avait déclaré que les prix élevés du pétrole étaient mauvais pour tout le monde, pays développés, émergents, pauvres ou producteurs.
rp
(AWP / 08.05.2012 18h43)