Le brut ouvre en baisse à New York, inquiet pour la zone euro
Vers 13H25 GMT, le baril de WTI "light sweet crude" pour livraison en juin se négociait à 97,53 dollars, en baisse de 96 cents par rapport à la clôture de vendredi, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Les cours de l'or noir poursuivaient ainsi leur repli après avoir plongé vendredi à la clôture sous le seuil symbolique des 100 dollars, à un plus bas depuis février, à la suite de mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis qui faisaient craindre un ralentissement de la reprise économique plus fort qu'anticipé dans le pays et une baisse de la demande dans le premier pays consommateur d'or noir.
Les événements intervenus en Europe au cours du week-end renforçaient les appréhensions du marché.
"Bien évidemment, les élections en Grèce et en France sont au centre de l'attention des courtiers. Les marchés craignent que les nouveaux arrivants ne soutiennent pas les mesures d'austérité qui devaient être mises en place, il y a tout simplement beaucoup d'incertitude", a relevé Tom Bentz, directeur pour le marché des matières premières chez BNP Paribas à New York.
En France, François Hollande est devenu dimanche le premier président socialiste depuis 17 ans lors d'un vote-sanction contre le sortant conservateur Nicolas Sarkozy. Il a appelé de ses voeux une réorientation de la politique européenne, plus axée sur la croissance et moins sur l'austérité.
En Grèce, point de départ de la crise de la dette qui a semé la panique, l'austérité menée depuis deux ans sous la pression des bailleurs de fonds internationaux du pays a été massivement censurée par les électeurs qui ont laminé les deux partis pro-européens tenants de la rigueur.
L'anxiété des investisseurs se traduisait en outre par un fort recul de l'euro contre le dollar, ce qui accentuait la pression sur les cours du pétrole.
En effet, une hausse du billet vert rend moins attractifs les achats d'actifs libellés en dollar pour les acheteurs munis d'autres devises.
"L'incertitude en Europe et la peur que cela affecte la demande a intensifié les mouvements de vente dans un marché du brut déjà très affecté par le rapport décevant sur l'emploi", a souligné Phil Flynn, de PFG Best.
Un rapport mensuel officiel sur l'emploi aux Etats-Unis, très attendu par les courtiers, a fait état vendredi d'un net ralentissement des créations d'emplois, que les observateurs n'avaient pas anticipé, provoquant une chute des cours de 4,05 dollars vendredi
Si le taux de chômage officiel a baissé de 8,2% à 8,1% en avril, ce chiffre reflétait surtout pour les analystes la baisse de la population active, l'économie américaine ne créant que 115'000 emplois de plus qu'elle n'en a détruit en avril, contre 162'000 attendues.
cha
(AWP / 07.05.2012 15h46)