Le brut recule après les élections en Europe et l'emploi US
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 112,68 dollars, perdant 50 cents par rapport à la clôture de vendredi, dans un marché volatil en raison des faibles volumes échangés, ce lundi étant férié au Royaume-Uni.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 72 cents à 97,77 dollars.
L'or noir limitait toutefois les pertes enregistrées en cours d'échanges asiatiques, où le Brent avait reculé de 1,48 dollar et le WTI de 1,92 dollar.
"Les cours du pétrole se replient fortement car les résultats des élections soulèvent des inquiétudes sur la capacité de la zone euro à combattre la crise", a expliqué Nick Trevethan, analyste chez ANZ Research. "Il y a l'inquiétude sur un rejet de l'austérité et sur une récession dans la zone euro", a-t-il ajouté.
En France, François Hollande est devenu dimanche le premier président socialiste depuis 17 ans lors d'un vote-sanction contre le sortant conservateur Nicolas Sarkozy. Il a appelé de ses voeux une réorientation de la politique européenne, plus axée sur la croissance et moins sur l'austérité.
En Grèce, point de départ de la crise de la dette qui a semé la panique, l'austérité menée depuis deux ans sous la pression des bailleurs de fonds internationaux du pays a été massivement censurée par les électeurs qui ont laminé les deux partis pro-européens tenants de la rigueur.
Ces changements faisaient craindre aux investisseurs un affaiblissement de la demande mondiale, d'autant plus que la publication d'un rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis vendredi, très attendu par les marchés, a fait état d'un net ralentissement des créations d'emplois que les observateurs n'avaient pas anticipé, et semé le doute sur la solidité de la reprise outre-Atlantique.
Le taux de chômage a baissé de 0,1 point de 8,2% à 8,1% en mars mais ce chiffre reflétait surtout pour les analystes la baisse de la population active. L'économie américaine n'a créé que 115'000 emplois de plus qu'elle n'en a détruit en avril, contre 162'000 créations d'emploi nettes attendues.
Le pétrole avait déjà décroché vendredi, le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin plongeant de 4,05 dollars par rapport à jeudi, à 98,49 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à son plus bas depuis le 6 février.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin avait fini à 113,18 dollars en baisse de 2,90 dollars, et à son plus bas en clôture depuis le 2 février, où il avait terminé à 112,25 dollars.
Sur le front géopolitique, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a appelé lundi l'Inde à réduire davantage ses importations de pétrole iranien, voulant obtenir de New Delhi un soutien dans son entreprise d'isolement de la république islamique.
L'Inde, qui dépend du brut iranien à hauteur de 12% de ses importations, selon les chiffres 2011, a dit avoir réduit "de façon substantielle" son approvisionnement après avoir précédemment affirmé que le pays ne se joindrait pas aux efforts américains et européens pour assécher les revenus pétroliers de l'Iran.
cha
(AWP / 07.05.2012 13h00)