Le brut recule, dans un marché sur ses gardes avant l'emploi américain
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 115,23 dollars, perdant 85 cents par rapport à la clôture de jeudi. Il est tombé jusqu'à 114,95 dollars quelques minutes plus tôt, à son plus bas niveau depuis trois mois.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 94 cents à 101,60 dollars.
Les marchés accentuaient leur forte baisse de la veille, après avoir pâti jeudi d'un ralentissement bien plus prononcé qu'attendu de la hausse de l'activité dans les services aux Etats-Unis en avril, alors que les investisseurs attendent avec appréhension le rapport mensuel sur l'emploi américain, publiés vendredi à 13H30 GMT.
"Tous les investisseurs vont concentrer leur attention sur ce rapport, et on attend des statistiques plutôt moroses sur le marché de l'emploi américain, déjà sévèrement éprouvé", ce qui devrait accentuer la pression sur les prix du baril, notaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Le cabinet en ressources humaines ADP avait refroidi le marché mercredi en indiquant que les entreprises privées n'avaient embauché que 119'000 personnes en avril, soit 41% de moins qu'en mars.
Ebranlés par ailleurs par la récente série d'indicateurs en berne en Europe comme aux Etats-Unis, les opérateurs avaient ignoré jeudi la nouvelle d'un recul plus net que prévu des nouvelles inscriptions au chômage au cours de la dernière semaine d'avril aux Etats-Unis.
"Les indicateurs américains moroses publiés ces derniers jours renforcent les doutes sur la reprise de la demande pétrolière des Etats-Unis, le premier consommateur mondial, et l'ampleur des stocks pétroliers dans le pays contribuent à accentuer la pression sur les prix", observaient les analystes de Commerzbank.
Le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) avait fait mercredi l'effet d'une douche froide pour le marché, en faisant état d'une nouvelle forte augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière. Ces réserves, qui ont gonflé de près de 30 millions de barils en six semaines, atteignent désormais leur plus haut niveau depuis septembre 1990.
Le marché était par ailleurs pénalisé par des déclarations du secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), selon lequel les pays producteurs souhaitent que les prix reviennent à des niveaux soutenables pour les pays consommateurs.
"Nous ne sommes pas satisfaits des prix actuels. Nous devons ramener les prix à un niveau qui convienne à la fois aux consommateurs et aux producteurs. ", a déclaré Abdallah El Badri jeudi lors d'une conférence à Paris.
"Nous nous efforçons de faire baisser les prix", a-t-il ajouté, en référence au net renforcement de l'offre de l'Opep au cours du mois d'avril.
rp
(AWP / 04.05.2012 12h30)