Les cours reculent, prudence après les stocks et avant l'emploi US
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 117,61 dollars, perdant 59 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 50 cents à 104,72 dollars.
Les cours accentuaient leur net recul de la veille, dans un marché "qui reste sous la pression d'une hausse continue des stocks américains de brut", un signe inquiétant pour la solidité de la demande des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, observaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), publiés mercredi, ont ébranlé le marché, faisant état d'une augmentation de 2,8 millions de barils, plus forte qu'attendu, des stocks de brut lors de la semaine achevée le 27 avril.
Ces réserves, qui avaient déjà gonflé de 27 millions de barils sur les cinq semaines précédentes, atteignent désormais leur plus haut niveau depuis septembre 1990.
"Mais c'est déjà un record historique pour cette période de l'année. Autant dire qu'un recours aux réserves stratégiques (une mesure envisagée par le gouvernement américain pour faire baisser les prix du baril, ndlr) devra attendre, car il n'y a tout simplement pas de demande suffisante en ce moment pour absorber une offre" déjà abondante, remarquait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
Par ailleurs, les investisseurs restaient sur leurs gardes avant le rapport mensuel vendredi sur l'emploi américain, considéré comme un baromètre crucial pour évaluer la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.
Or, "les chiffres du (cabinet de ressources humaines) ADP publiés mercredi ont fait état d'embauches bien moindres qu'attendu dans le secteur privé en avril, et cela augure de statistiques moins solides qu'attendu dans le rapport de vendredi", estimait M. Jakob.
Le cabinet ADP a indiqué mercredi dans son enquête mensuelle sur l'emploi que les entreprises privées n'avaient embauché que 119.000 personnes en avril, soit 41% de moins qu'en mars, un indicateur décevant qui a renforcé la nervosité des investisseurs, déjà refroidis mercredi par des indicateurs en berne dans la zone euro.
Les inquiétudes sur une aggravation de la crise des dettes publiques dans l'Union monétaire continuaient par ailleurs de peser sur le marché, les projecteurs se tournant particulièrement sur la situation de l'Espagne, qui a enregistré jeudi des taux d'emprunt en forte hausse lors d'une émission obligataire, signe de la défiance persistante des investisseurs.
jq
(AWP / 03.05.2012 12h49)