Le brut finit en baisse à New York: 105,22 dollars le baril
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont fini en repli mercredi à New York, pénalisés par une nouvelle hausse des réserves de brut aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir, ainsi que par un rapport décevant sur l'emploi.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin a fini en baisse de 94 cents par rapport à mardi, à 105,22 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a fini à 118,20 dollars, perdant 1,46 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Les opérateurs ont été déçus par le rapport du cabinet ADP qui a montré que les embauches du secteur privé aux Etats-Unis avaient nettement ralenti en avril avec une baisse du solde des embauches de 41% par rapport à mars.
Ce document était particulièrement scruté par le marché car considéré comme un avant-goût du rapport mensuel sur l'emploi, publié vendredi par les autorités américaines.
"L'inquiétude est de retour", a constaté John Kilduff, d'Again Capital. "On craint de plus en plus que les chiffres de vendredi soient décevants".
De manière générale, "ça a été une mauvaise séance", a-t-il dit, notant par ailleurs des prises de bénéfices après l'avancée de mardi, qui avait été soutenue par des chiffres satisfaisants sur l'activité manufacturière.
"Après les chiffres positifs d'hier sur l'activité manufacturière aux Etats-Unis et en Chine, l'Europe a mis fin aux célébrations", a regretté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric), citant le niveau record de chômage dans la zone euro.
Selon des données publiées en effet mercredi par l'office européen des statistiques Eurostat, le chômage a touché en mars 10,9% de la population active dans les pays de l'Union monétaire, soit plus de 17 millions de personnes.
Pour JPMorgan, la bonne tenue des économies des pays émergents et des Etats-Unis, très demandeurs en énergie, ne saurait être suffisante pour compenser le ralentissement de la consommation de pétrole en Europe.
Une aggravation de la crise "pourrait avoir un impact indirect sur le pétrole à travers les marchés émergents" qui seraient handicapés par une baisse des commandes du Vieux Continent, ont noté les experts de cette banque américaine.
Par ailleurs, le rapport sur les stocks a été "neutre dans son ensemble", bien que spécifiquement, il ait fait état d'une nouvelle hausse du brut, a remarqué M. Kilduff.
Le département de l'Energie (DoE) a fait état d'une augmentation de 2,8 millions de barils des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 27 avril, une hausse plus forte qu'attendu. Ces stocks avaient déjà gonflé de 27 millions de barils sur les cinq semaines précédentes.
Les chiffres du DoE "ont été relativement négatifs" pour le marché, a estimé Torbjorn Kjus, analyste de DNB Markets.
De plus, les stocks de brut à Cushing, principal terminal pétrolier des Etats-Unis (Oklahoma, sud), "atteignent désormais le niveau record de 43 millions de barils", a souligné M. Kjus.
Les stocks de Cushing, où est entreposé le brut texan, sont très surveillés, car c'est le brut texan qui sert de référence au prix du WTI échangé à New York.
De leur côté, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont chuté de 1,9 million de barils, un repli bien plus prononcé qu'attendu par les analystes que le repli de 300.000 barils attendu par le marché, tandis que les stocks d'essence baissaient de 2 millions de barils.
Alors que s'ouvre la saison des départs en vacances, durant laquelle la consommation de pétrole connaît un pic, les experts de Natixis ont dit s'attendre à ce que la demande reste "basse" en raison des coûts élevés de l'essence.
rp
(AWP / 03.05.2012 06h21)