Le brut recule, miné par l'emploi privé et les stocks américains
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 118,85 dollars, perdant 81 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 72 cents à 105,44 dollars, battant en retraite après être monté mardi jusqu'à 106,43 dollars, son plus haut niveau depuis cinq semaines.
"Les cours du baril avaient bénéficié mardi d'indicateurs manufacturiers encourageants en Chine comme aux Etats-Unis", les deux principaux pays consommateurs de brut, rappelait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Mais l'enthousiasme des opérateurs est retombé mercredi, après des indicateurs décevants des deux côtés de l'Atlantique.
L'activité dans l'industrie manufacturière dans la zone euro s'est ainsi fortement contractée en avril, retombant à son plus bas niveau en près de trois ans.
Aux Etats-Unis, les chiffres du cabinet de ressources humaines ADP ont ensuite encore refroidi le marché, montrant que les embauches du secteur privé aux Etats-Unis avaient nettement ralenti en avril - un signal de mauvais augure avant le rapport mensuel sur l'emploi américain attendu vendredi.
Dans cet environnement, alors que "la plupart des indicateurs récents suggèrent un ralentissement de la croissance économique mondiale", le marché du pétrole "va se montrer attentiste jusqu'au rapport sur l'emploi vendredi", estimait M. Kryuchenkov.
Les investisseurs s'inquiètent de plus en plus de la solidité de la demande énergétique aux Etats-Unis, premier pays consommateurs de brut, après une récente série d'indicateurs en berne et le fort gonflement des réserves pétrolières du pays au cours du mois d'avril.
A cet égard, les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) publiés mercredi "ont été relativement négatifs" pour le marché, observait Torbjorn Kjus, analyste de DNB Markets.
Le DoE a ainsi fait état d'une augmentation de 2,8 millions de barils des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 27 avril, une hausse plus forte qu'attendu. Ces stocks avaient déjà gonflé de 27 millions de barils sur les cinq semaines précédentes.
De plus, les stocks de brut à Cushing, principal terminal pétrolier des Etats-Unis (Oklahoma, sud), "atteignent désormais le niveau record de 43 millions de barils", a souligné M. Kjus.
Les stocks de Cushing, où est entreposé le brut texan, sont très surveillés, car c'est le brut texan qui sert de référence au prix du WTI échangé à New York.
De leur côté, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont chuté de 1,9 million de barils, un repli bien plus prononcé qu'attendu par les analystes que le repli de 300.000 barils attendu par le marché, tandis que les stocks d'essence baissaient de 2 millions de barils.
"Mais les raffineries sortent peu à peu de leur période de maintenance, et les stocks d'essence vont probablement remonter dans les prochaines semaines: la production d'essence dépassant probablement la demande", en dépit de l'approche de la saison estivale des grands déplacements en voiture, estimait Torbjorn Kjus.
sm
(AWP / 02.05.2012 18h30)