Le brut recule, prudence avant les stocks et l'emploi privé américains
Vers 10H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 119,31 dollars, perdant 35 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 42 cents à 105,74 dollars, battant en retraite après être monté mardi jusqu'à 106,43 dollars, son plus haut niveau depuis cinq semaines.
"Les cours du baril ont bénéficié mardi d'indicateurs manufacturiers encourageants en Chine comme aux Etats-Unis", les deux principaux pays consommateurs de brut, rappelait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le marché avait été particulièrement revigoré par l'annonce d'une accélération inattendue des industries manufacturières américaine en avril pour le deuxième mois d'affilée.
Mais l'enthousiasme des opérateurs retombait jeudi. Alors que "la plupart des indicateurs récents suggèrent un ralentissement de la croissance économique mondiale", le marché du pétrole "va probablement se montrer attentiste jusqu'au rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi", publication très attendue pour évaluer la santé du pays, estimait M. Kryuchenkov.
Mercredi, les investisseurs se montreront toutefois attentifs au rapport du cabinet de ressources humaines ADP sur l'emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis pour se faire une première idée avant les chiffres officiels de vendredi.
"Nous sommes dans un environnement où des indicateurs américains encourageants dopent les prix du pétrole, mais où de mauvais indicateurs peuvent aussi soutenir le marché, car ils laissent supposer" une probabilité renforcée de mesures de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour aider l'économie, commentait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Des injections de liquidités par la Fed dans l'économie sont en effet susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières, mais aussi de diluer la valeur du dollar, rendant plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
De son côté, la fédération professionnelle API a estimé mardi soir que les stocks de brut américains avaient grimpé de 2 millions de barils sur la semaine achevée le 27 avril, "une estimation qui a incité les opérateurs à prendre quelques bénéfices" avant les chiffres officiels du Département américain de l'Energie (DoE) attendus mercredi, notaient les experts de Commerzbank.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 2,1 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.
Ces réserves ont gonflé de 27 millions de barils sur les quatre semaines précédentes, une hausse massive qui a ravivé les inquiétudes sur la robustesse de la demande énergétique américaine.
Particulièrement surveillées avant le début de la saison estivale des grands déplacements en voiture, les réserves d'essence, quant à elles, sont attendues en recul de 900'000 barils et les stocks de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) en baisse de 300'000 barils.
tt
(AWP / 02.05.2012 12h41)