En hausse, aidé par l'élan des places boursières et le dollar
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 118,92 dollars, en hausse de 92 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 1,50 dollar à 103,77 dollars.
"Les prix du baril ont rebondi vendredi, dans le sillage de l'élan des places boursières européennes, après l'émission obligataires espagnole réussie de jeudi, et alors que des résultats d'entreprises robustes aux Etats-Unis tempèrent le spectre d'un ralentissement de la croissance américaine", observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Jeudi, une baisse moins importante que prévu des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis avaient cependant "ravivé les doutes sur la solidité de la reprise économique aux Etats-Unis", le premier pays consommateur de brut, notaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Les marchés étaient par ailleurs revigorés vendredi par la nouvelle de la hausse surprise du baromètre Ifo, qui mesure le moral des entrepreneurs allemands, et qui a enregistré en avril sa sixième hausse consécutive.
Enfin, "les cours du pétrole bénéficiaient de l'affaiblissement du dollar contre l'euro", ce qui rendait plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises, notait Mme Sokou.
Cependant, alors que les opérateurs guettaient une réunion des ministres des Finances des pays riches et émergents du G20 à Washington, où ils doivent discuter d'une augmentation des ressources du Fonds monétaire international (FMI), "les investisseurs restent sur leur garde et suspendus à la situation toujours très précaire en zone euro", soulignait l'analyste.
De fait, les opérateurs sont toujours inquiétés par la situation de l'Espagne, dont les taux obligataires se sont nettement tendus cette semaine, doutant de la capacité du pays à juguler son déficit budgétaire sans aide extérieure.
Par ailleurs, face aux perspectives moroses de la consommation mondiale et en dépit des craintes d'une aggravation des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, les opérateurs s'inquiétaient toujours d'un trop net excédent de la production mondiale.
"Etant donné que la demande mondiale est modeste, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) produit désormais davantage qu'il n'est nécessaire, ce qui aboutira probablement à gonfler encore plus les stocks mondiaux", contribuant ainsi à peser sur les cours, observaient les analystes de Commerzbank.
Le cabinet britannique Oil Movements, qui évalue le trafic pétrolier maritime mondial, a estimé dans une note publiée jeudi que les exportations de l'Opep ont atteint au cours du mois d'avril leur plus haut niveau mensuel depuis 2008, et devraient encore augmenter de 620'000 barils par jour (+2,6%) sur la période de quatre semaines qui s'achèvera le 5 mai.
ds
(AWP / 20.04.2012 18h45)