Le brut progresse légèrement, prudence dans un marché sans élan
Vers 10H15 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 118,54 dollars, en hausse de 54 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 36 cents à 102,63 dollars.
Les cours du baril peinaient à gagner du terrain, après avoir connu la veille des sorts contrastés, perdant 40 cents à New York et terminant quasiment à l'équilibre à Londres, dans un marché sans volume refroidi par des indicateurs américains décevants.
Des chiffres sur l'emploi, faisant état d'une baisse bien mois importante que prévu des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière, "ont ravivé les doutes sur la solidité de la reprise économique aux Etats-Unis", le premier pays consommateur de brut, notaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Les chiffres des ventes de logements anciens dans le pays ont aussi déçu, avec une baisse pour le deuxième mois d'affilée en mars, "ce qui montre que la reprise sur le marché de l'immobilier s'annonce chaotique", de mauvais augure pour la poursuite de la reprise de la première économie mondiale, ajoutait JBC Energy.
Les craintes sur la demande pétrolière américaine avaient été alimentées plus tôt cette semaine, par l'annonce d'une nouvelle forte hausse des stocks de brut dans le pays, qui ont gonflé de 23 millions de barils sur les quatre dernières semaines.
Par ailleurs, les inquiétudes sur la zone euro restaient vives après une émission obligataire de l'Espagne jeudi, qui a certes suscité une demande meilleure qu'attendu mais à un taux en nette augmentation, signe de la défiance persistante des investisseurs.
Face aux perspectives moroses de la consommation mondiale et en dépit des craintes d'une aggravation des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, les opérateurs s'inquiètaient toujours d'un trop net excédent de la production mondiale.
"Etant donné que la demande mondiale est modeste, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) produit désormais davantage qu'il n'est nécessaire, ce qui aboutira probablement à gonfler encore plus les stocks mondiaux", contribuant ainsi à peser sur les cours, observaient les analystes de Commerzbank.
Le cabinet britannique Oil Movements, qui évalue le trafic pétrolier maritime mondial, a estimé dans une note publiée jeudi que les exportations de l'Opep ont atteint au cours du mois d'avril leur plus haut niveau mensuel depuis 2008, et devraient encore augmenter de 620.000 barils par jour (+2,6%) sur la période de 4 semaines qui s'achèvera le 5 mai.
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(AWP / 20.04.2012 12h45)