Le brut finit en baisse à New York, inquiet pour la demande américaine
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont fini en baisse jeudi à New-York, dans un marché inquiet pour la vigueur de l'économie américaine et pour la demande en brut aux Etats-Unis, après la publication d'indicateurs en demi-teinte.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai a perdu 40 cents par rapport à mercredi, à 102,27 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a fini à 118,00 dollars, en hausse de 3 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Les investisseurs étaient préoccupés par des indicateurs économiques décevants aux Etats-Unis, qui faisaient craindre pour la vigueur de la demande.
"Outre une salve d'indicateurs tout juste corrects, les chiffres sur l'emploi en particulier n'ont pas été très bons", a remarqué Phil Flynn, de la maison de courtage PFG Best.
Quelque 386'000 demandes d'allocations de chômage ont été déposées dans le pays du 8 au 14 avril, alors que la prévision médiane des analystes était de 375'000 nouvelles inscriptions seulement.
Ce chiffre indique une baisse de 0,5% par rapport à la semaine précédente, mais les chiffres des deux mois précédents ont fait l'objet d'importantes révisions à la hausse.
"Une situation moins encourageante qu'attendu sur le front de l'emploi entraîne les prix du brut à la baisse car la création d'emplois (...) est nécessaire pour améliorer les perspectives de la demande en brut", a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Par ailleurs, a souligné Phil Flynn, "les inquiétudes au sujet de l'Europe pèsent toujours sur le marché malgré une émission obligataire en Espagne légèrement meilleure qu'attendu", les investisseurs craignant que l'aggravation de la crise de la dette en zone euro entraîne un nouveau fléchissement de la demande en produits pétroliers outre-Atlantique.
L'Espagne a réussi jeudi à emprunter un peu plus que prévu sur le marché obligataire, attirant de nombreux investisseurs à un taux d'intérêt toutefois légèrement supérieur qu'auparavant.
Les courtiers digéraient toujours également une nouvelle hausse des stocks aux Etats-Unis au cours de la semaine achevée le 13 avril, selon des chiffres du Département américain de l'Energie (DoE), publiés mercredi.
"Après un nouveau bond de 3,9 millions de barils (la semaine précédente), les stocks de brut aux Etats-Unis sont désormais à leur plus haut depuis la fin du mois de mai 2011", ont remarqué les experts de Commerzbank. "Au cours des quatre dernières semaines, ces stocks se sont envolés de 23 millions de barils".
Ces chiffres ont toutefois fait état d'importants reculs des stocks d'essence et de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage).
rp
(AWP / 20.04.2012 06h21)