Hésitation et inquiétudes sur la demande américaine et sur la zone euro
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 118,40 dollars, en hausse de 43 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai, dont c'est l'avant-dernier jour de cotation, perdait 5 cents à 102,62 dollars.
Le cours du baril de Brent se ressaisissait quelque peu, après être tombé la veille à 116,70 dollars, son plus bas niveau depuis le 10 février, mais le marché restait extrêmement nerveux.
Les cours "pâtissent de la réduction de la prime de risque", en raison d'une détente des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, "et d'un ralentissement saisonnier de la demande", mais après le recul de mercredi, "des investisseurs ont réalisé des achats à bon compte", notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital, ce qui permettaient aux cours de rester bien orientés jeudi.
Par ailleurs, "une émission obligataire en Espagne jeudi a été jugée satisfaisante par les opérateurs", suscitant une demande plus importante que prévue, observait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets.
"Cependant, le taux des obligations à 10 ans a nettement grimpé" par rapport à la dernière émission similaire en janvier, signe de la défiance persistante des investisseurs, et "les cours du baril ont rapidement réduit leurs gains dans un volume d'échanges limité", ajoutait M. Razaqzada.
La situation en zone euro demeure au centre des préoccupations des opérateurs, ces derniers doutant notamment de la capacité de l'Espagne à juguler son déficit budgétaire sans aide extérieure, et redoutant une aggravation de la crise des dettes souveraines en Europe.
Par ailleurs, le marché digérait des indicateurs économiques décevants aux Etats-Unis, de nature à alimenter les inquiétudes sur les perspectives de la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut dans le monde.
Ainsi, quelque 386'000 demandes d'allocations de chômage ont été déposées dans le pays du 8 au 14 avril, bien plus qu'escompté par les analystes.
En outre, les données récentes publiées par le gouvernement ont fait l'objet de révisions, inhabituellement fortes, notamment en ce qui concerne les quinze jours précédents.
Dans ce contexte, "le prix du WTI reste coincé dans une fourchette étroite entre 102 et 105 dollars le baril" dans un marché sans entrain, commentait M. Razaqzada.
Les courtiers digéraient en outre une nouvelle hausse des stocks aux Etats-Unis au cours de la semaine achevée le 13 avril, selon des chiffres du Département américain de l'Energie (DoE), publiés mercredi.
"Après un nouveau bond de 3,9 millions de barils (la semaine précédente), les stocks de brut aux Etats-Unis sont désormais à leur plus haut depuis la fin du mois de mai 2011", remarquaient les experts de Commerzbank. Au cours des quatre dernières semaines, ces stocks ont gonflé de 23 millions de barils.
Cependant, "les recul des réserves de produits raffinés et l'amélioration des chiffres de la demande sont encourageants", tempérait M. Kryuchenkov, prévoyant toujours "une demande décente" pour la saison estivale des grands déplacements en voiture dans le pays.
ds
(AWP / 19.04.2012 18h40)