Le brut creuse ses pertes après une nouvelle forte hausse des stocks US
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 117,09 dollars, en baisse de 1,69 dollar par rapport à la clôture de mardi, après être descendu vers 15H30 GMT jusqu'à 116,70 dollars, son plus bas niveau depuis le 10 février.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai cédait 1,43 dollar à 102,77 dollars.
Le marché restait dominé par les inquiétudes sur la zone euro, alors que "les investisseurs restent toujours extrêmement prudent avant une émission obligataire jeudi en Espagne", très attendue par les opérateurs, que la nette hausse des taux du pays ces derniers jours inquiète, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
L'Espagne est dans le collimateur des investisseurs qui doutent de sa capacité à juguler son déficit budgétaire sans aide extérieure, et les craintes d'une contagion de la crise des dettes en zone euro les poussaient à délaisser les actifs jugés plus risqués, tels que les matières premières.
De plus, "un renforcement du dollar face à un euro sous pression pèse sur le marché du pétrole", en rendant moins attractifs les achats de brut libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises, ajoutait Mme Sokou.
Les cours du baril ont par ailleurs nettement accentué leurs pertes après la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), qui étaient de nature à alimenter les inquiétudes sur le solidité de la demande énergétique des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut au monde.
Selon le DoE, les réserves américaines de brut ont gonflé de 3,9 millions de barils lors de la semaine achevée le 13 avril, une hausse quatre fois supérieure aux attentes des analystes, alors que ces stocks avaient déjà progressé de près de 19 millions de barils sur les trois semaines précédentes.
En revanche, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont reculé de 2,9 millions de barils, près de dix fois plus qu'attendu par les analystes, tandis que les stocks d'essence se repliaient de 3,7 millions de barils, également plus que prévu.
Dans le même temps, après la reprise des discussions le week-end dernier entre l'Iran et les puissances occidentales, les tensions géopolitiques qui menacent l'offre de brut au Moyen-Orient "s'apaisent quelque peu", ce qui dégonfle un peu la prime de risque sur les prix du baril, notaient les analystes de Commerzbank.
De son côté, le WTI effaçait une partie de ses gains des deux jours précédents, enregistrés après la décision d'inverser dès la mi-mai le sens de l'oléoduc Seaway aux Etats-Unis, qui relie le golfe du Mexique au plus gros terminal pétrolier du pays, à Cushing (Oklahoma, sud).
"Même si cette décision (déjà annoncée fin 2011, ndlr) n'a rien de nouveau", le fait que sa mise en oeuvre soit avancée de plusieurs semaines a momentanément "accaparé l'attention des investisseurs sur le marché new-yorkais", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Cette opération vise à désengorger Cushing, dont les stocks surabondants pèsent depuis plus de deux ans sur le cours du WTI, qui prend le brut texan comme référence.
sm
(AWP / 18.04.2012 18h30)