En repli, pénalisé par le dollar après l'emploi américain
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 100,32 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, lâchant 1,44 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait quant à lui 1,09 dollar à 89,45 dollars.
Les cours du baril, encore en petite hausse à l'ouverture du marché new-yorkais, ont effacé leurs gains et rapidement accéléré leur baisse, pénalisés par un soudain renchérissement de la monnaie américaine, qui rendait moins attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le billet vert était porté par la publication du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, aux chiffres contrastés mais favorablement accueilli des opérateurs.
Selon ce rapport très attendu, le taux de chômage américain est tombé à 9,0% en janvier, son plus bas niveau depuis avril 2009, mais les créations d'emplois (36'000) ont été quatre fois moins importantes qu'anticipé par les économistes.
Le marché du pétrole restait cependant soutenu par les tensions persistantes en Egypte, alors que des centaines de milliers d'Egyptiens se rassemblaient au Caire vendredi pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak.
L'Egypte n'est pas un gros producteur de brut, mais le pays abrite deux voies stratégiques acheminant le pétrole du Proche-Orient, de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed).
"Alors que le monde entier continue de surveiller les troubles en Egypte, la situation est loin d'être au beau fixe dans le reste de la région", relevait Tamas Varga, analyste de PVM Oil Associates, citant notamment les manifestations déjà survenues en Jordanie et au Yémen.
"Un coup d'oeil rapide sur la carte" suffit à comprendre pourquoi les préoccupations des opérateurs sont aussi vives, selon Mme Varga: "les pays du Proche-Orient et d'Afrique du Nord ont une production combinée de plus de 26 millions de barils par jour au total, soit plus de 30% de l'offre mondiale".
Les vastes capacités de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui s'est dite prête à réagir au cas où la crise égyptienne affecterait l'offre mondiale de brut, pourraient également contribuer à modérer la nervosité des investisseurs.
ds
(AWP/04 février 2011 18h30)