Le brut remonte dans un marché prudent toujours inquiété par la demande
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le second jour comme contrat de référence, s'échangeait à 118,94 dollars, en hausse de 26 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait 71 cents à 103,64 dollars.
Le cours du Brent tentait de regagner un peu de terrain, après avoir trébuché de plus de 2,50 dollars lundi, et glissé mardi vers 07H00 GMT jusqu'à 117,98 dollars - son plus bas niveau depuis deux mois, sur fond de recul des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.
Un sommet a en effet réuni samedi à Istanbul les représentants de l'Iran et du groupe 5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne), qui ont décidé de se retrouver le 23 mai pour fixer un cadre de négociations sur le programme nucléaire iranien.
"Ces discussions, qualifiées de constructives par les participants, ont nettement pesé sur le cours du Brent, en apaisant quelque peu les tensions géopolitiques qui alimentent une prime de risque sur les prix du pétrole" depuis plusieurs mois, notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Mais ce répit s'avérait fragile, le marché restant "tout de même sceptique" sur l'issue de ce processus, malgré des craintes toujours vives sur la consommation mondiale de brut, avertissait-il.
Ces craintes sur la demande, qui avaient elles aussi pesé sur les cours lundi, étaient cependant quelque peu tempérées mardi par une hausse inattendue du moral des investisseurs allemands en avril, selon le baromètre ZEW.
De son côté, le WTI, échangé sur la place new-yorkaise, confortait sa résistance de la veille, où il avait réussi à effacer ses pertes de la journée pour finir presque à l'équilibre.
"Le marché new-yorkais a profité des chiffres plus solides qu'attendu sur les ventes de détail (en mars) aux Etats-Unis", publiés lundi, un signe de bon augure sur la vigueur économique du premier pays consommateur de brut, avant un indicateur mardi sur la production industrielle, estimaient les analystes de Commerzbank.
Le WTI profitait par ailleurs de l'annonce, lundi, de l'inversion mi-mai, soit deux semaines plus tôt qu'envisagé initialement par l'opérateur de l'infrastructure, du sens de l'oléoduc Seaway aux Etats-Unis, qui relie le golfe du Mexique au plus gros terminal pétrolier du pays à Cushing (Oklahoma, sud).
Cette opération est destinée à désengorger Cushing, pour transporter une partie des réserves surabondantes de brut texan qui y sont entreposés vers les raffineries de la côte du golfe du Mexique. Les stocks surabondants de Cushing pèsent depuis plus de deux ans sur le cours du WTI, celui-ci prenant le brut texan comme référence.
"Cette décision contribuera à réduire le surplus des réserves (de Cushing) et à diminuer l'écart entre le WTI et le Brent londonien", observait Commerzbank.
cha
(AWP / 17.04.2012 12h45)