Le brut baisse, la conférence d'Istanbul tempère les craintes sur l'Iran
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, s'échangeait à 118,54 dollars, en baisse de 2,64 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai perdait 73 cents à 102,10 dollars.
A l'issue d'une rencontre samedi à Istanbul, l'Iran et le groupe 5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne) ont décidé de se retrouver le 23 mai pour fixer un cadre de négociations sur le programme nucléaire iranien, soupçonné par les Occidentaux d'être à visée militaire.
Alors que les craintes de perturbations sur l'offre de brut du Moyen-Orient, en raison des sanctions internationales contre Téhéran, ont fortement gonflé les cours du baril ces derniers mois, "les discussions constructives ce week-end ont alimenté un repli des prix du pétrole lundi", notait Julian Jessop, analyste du cabinet britannique Capital Economics.
"La baisse des tensions géopolitiques (entre Iran et pays occidentaux) a non seulement réduit les risques d'un affrontement militaire, mais peut conduire à un fléchissement des sanctions occidentales contre Téhéran", expliquait-il.
Selon lui, "la prime de risque provoquée par l'Iran représentant quelque 10 dollars, il faut s'attendre à voir les prix du baril reculer encore davantage dans les prochaines semaines".
"Alors que les risques sur l'offre diminuent et que la méfiance des investisseurs pour les actifs jugés risqués tend à se renforcer, l'excédent de l'offre mondiale de pétrole pèse de plus en plus sur le marché", et donc sur les cours, soulignaient de leur côté les experts de Commerzbank.
Ainsi, le cabinet britannique Oil Movements, qui évalue le trafic pétrolier maritime mondial, a estimé que les exportations de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) devraient augmenter de 1,2 million de barils au cours du mois d'avril, la plus forte hausse sur 4 semaines depuis juillet 2004.
Or, dans le même temps, les inquiétudes sur la solidité de la consommation pétrolière mondiale restent vives, sur fond d'indicateurs mitigés aux Etats-Unis comme en Chine, les deux plus gros pays consommateurs de brut.
La Chine avait notamment ébranlé le marché vendredi en faisant état d'un ralentissement marqué de sa croissance économique sur les trois premiers mois de l'année, sous l'effet de la crise de la dette en Europe.
De plus, des indicateurs publiés lundi aux Etats-Unis se sont révélés contrastés: les ventes de détail y ont certes augmenté plus fortement que prévu en mars (ce qui a provoqué un sursaut très momentané des cours du brut en début d'échanges américains), mais l'activité manufacturière de la région de New York a nettement reculé en avril.
"Les menaces sur la croissance économique mondiale, l'augmentation de la production de l'OPEP et la réduction des tensions géopolitiques se conjuguent pour alimenter une baisse des prix au deuxième trimestre, qui est traditionnellement le plus faible de l'année" pour les prix du pétrole, résumait David Hufton, analyste du courtier PVM.
cha
(AWP / 16.04.2012 18h27)