Le brut baisse, plombé par des inquiétudes sur la croissance chinoise
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, s'échangeait à 121,28 dollars, en baisse de 43 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 63 cents à 103,01 dollars.
La Chine a annoncé vendredi sa croissance trimestrielle la plus faible en près de trois ans sous l'effet de la crise de la dette en Europe. Le Produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a augmenté au premier trimestre de 8,1% sur un an, son plus bas niveau depuis 2009.
"Les prix du pétrole pâtissent d'un regain d'aversion pour les actifs jugés risqués (comme les matières premières, ndlr) après les chiffres très décevants par rapport aux attentes de la croissance chinoise", observait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Selon lui, les investisseurs se focalisaient sur le PIB décevant, "même si les autres indicateurs publiés vendredi en Chine, comme les ventes de détail et la production industrielle, ont été meilleurs que prévu", affichant tout deux un léger rebond en mars, "ce qui est susceptible de tempérer quelque peu la baisse du marché".
Par ailleurs, la prudence des investisseurs était renforcée par le ralentissement en mars de la hausse des prix aux Etats-Unis, du fait principalement d'un net ralentissement de la progression des prix de l'essence.
Une inflation plus basse que prévu est traditionnellement de nature à alimenter des spéculations sur une reprise des mesures de soutien de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'économie américaine car ces mesures se traduisent par des injections de liquidités stimulant les investissements dans les matières premières.
Cependant, les craintes sur la demande énergétique des Etats-Unis, premier consommateur de brut au monde, ont pris le dessus vendredi, pesant sur les cours, après l'annonce d'une baisse plus forte que prévu de l'indice de confiance des consommateurs américains en avril, selon une première estimation de l'indice établi par l'Université du Michigan.
Sur le plan de l'offre, "les regards restent rivés sur la rencontre ce week-end entre l'Iran et les représentants du forum des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne)", la perspective de ces discussions ayant entraîné cette semaine un début de repli de la prime de risque suscitée sur le marché du pétrole par les tensions entre Téhéran et les pays occidentaux et qui a soutenu ces derniers mois les cours du brut, notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les opérateurs continuent tout de même de redouter des perturbations de l'offre de brut au Moyen-Orient en raison des sanctions internationales contre l'Iran, soupçonné par les Occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Les présidents français et américain Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont exprimé jeudi leur volonté d'appliquer "les sanctions avec la plus grande fermeté aussi longtemps que Téhéran refusera de se conformer à ses obligations internationales".
fah
(AWP / 13.04.2012 18h30)