Le brut se replie, le ralentissement de la croissance chinoise inquiète
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, s'échangeait à 121,20 dollars, en baisse de 51 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 66 cents à 102,98 dollars.
La Chine a annoncé vendredi sa croissance trimestrielle la plus faible en près de trois ans sous l'effet de la crise de la dette en Europe. Le Produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a augmenté au premier trimestre de 8,1% sur un an, son plus bas niveau depuis 2009.
"Les prix du pétrole pâtissent d'un regain d'aversion pour les actifs jugés risqués (comme les matières premières, ndlr) après les chiffres très décevants par rapport aux attentes sur la croissance chinoise", observait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Selon lui, les investisseurs se focalisaient sur le PIB décevant, "même si les autres indicateurs publiés vendredi en Chine, comme les ventes de détail et la production industrielle, ont de leur côté été meilleurs que prévu", affichant tout deux un léger rebond en mars, "ce qui est susceptible de tempérer quelque peu la baisse du marché" au cours de la journée.
Par ailleurs, les investisseurs se montraient prudents avant une série d'indicateurs aux Etats-Unis vendredi, dont l'indice de confiance des consommateurs publié par l'Université du Michigan, et les chiffres de l'inflation pour mars.
"Si l'inflation est plus basse qu'attendu, cela pourrait relancer les attentes d'une reprise par la Réserve fédérale américaine (Fed) de ses mesures d'assouplissement monétaire, en particulier après des commentaires de responsables de la Fed" jeudi, évoquant de possibles coups de pouce de l'institution à l'économie, soulignait M. Pollard.
De telles attentes alimentent la hausse des cours du pétrole, car de nouvelles injections de liquidités de la Fed dans l'économie sont de nature à encourager les investissements dans les matières premières, mais aussi à diluer la valeur du dollar.
Or un affaiblissement du billet vert rend plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, "les regards restent rivés sur la rencontre ce week-end entre l'Iran et les représentants du forum des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne)", la perspective de ces discussions ayant entraîné cette semaine un début de repli de la prime de risque suscitée sur le marché du pétrole par les tensions entre Téhéran et les pays occidentaux et qui a soutenu ces derniers mois les cours du brut, notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les opérateurs continuent tout de même de redouter des perturbations de l'offre de brut au Moyen-Orient en raison des sanctions internationales contre l'Iran, soupçonné par les Occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Les présidents français et américain Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont exprimé jeudi leur volonté d'appliquer "les sanctions avec la plus grande fermeté aussi longtemps que Téhéran refusera de se conformer à ses obligations internationales".
tt
(AWP / 13.04.2012 12h30)