Le brut finit en hausse à New York: retour des inquiétudes pour l'Iran
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en hausse jeudi à New York à la faveur d'un regain d'inquiétude au sujet du dossier iranien, avant une réunion entre les grandes puissances et Téhéran samedi à Istanbul.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a avancé de 94 cents par rapport à la clôture de mercredi, à 103,64 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est l'avant-dernier jour de cotation, a fini à 121,71 dollars, en hausse de 1,53 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
"Comme on se rapproche du week-end, le marché spécule (sur le sommet d'Istanbul) à propos du dossier nucléaire iranien", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, tout en notant que "les attentes sont peu élevées".
Les représentants du forum des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) doivent rencontrer samedi à Istanbul les émissaires de la République islamique.
Ce dossier a particulièrement soutenu les cours de ces derniers mois, certains analystes évaluant la prime liée au dossier nucléaire entre 10 et 15 dollars.
Les cours de l'or noir ont également été portés par les déclarations faites mercredi soir par la vice-présidente de la Fed, Janet Yellen. Celle-ci n'a pas exclu que la banque centrale doive augmenter encore son concours financier à l'économie, si la conjoncture se détériorait.
La Réserve Fédérale maintient depuis trois ans une politique ultra-accommodante et favorable aux actifs jugés plus risqués, comme le marché des actions.
"Une nouvelle intervention de la Fed sur le marché monétaire (qui reviendrait à une injection de liquidités) entraînerait à la hausse les cours du pétrole", a souligné Andy Lipow.
En outre, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a rasséréné quelque peu les opérateurs en maintenant jeudi inchangée, pour le deuxième mois consécutif, sa prévision de consommation mondiale de brut, tout en mettant en garde sur "les incertitudes géopolitiques demeurant" autour de l'Iran.
"L'AIE dit maintenant qu'après plus de deux ans de resserrement de l'offre de pétrole, les conditions du marché semblent s'être renversées", a remarque Phil Flynn, de PFG Best.
En effet, a expliqué l'analyste, "les producteurs de pétrole se sont tellement préparés à pallier la perte de la production iranienne (en raison des sanctions occidentales) qu'ils ont augmenté les stocks de manière impressionnante de 1,2 million de baril par jour au cours du 1er trimestre".
Aux Etats-Unis, les nouvelles inscriptions au chômage ont progressé pour la deuxième semaine de suite, après être tombées à leur niveau le plus faible en quatre ans. Elles ont progressé de 3,5% par rapport à la semaine précédente, à 380'000 demandes d'allocations de chômage déposées du 1er au 7 avril.
"Ces chiffres sont ressortis un peu moins bon qu'attendu, ce qui a entraîné un repli du marché" à l'ouverture, avant qu'il se reprenne, a noté Tom Bentz, de BNP Paribas, soulignant que "c'est la deuxième fois en deux semaines que les inscriptions repartent à la hausse".
"L'attention se porte à nouveau sur une économie américaine en demi-teinte", a remarqué de son côté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).
Enfin, le marché n'était pas influencé par l'incident dans le golfe du Mexique révélé par le groupe anglo-néerlandais Shell: une nappe d'hydrocarbure de seize kilomètres de long sur 1,6 kilomètre de large a été observée à 210 kilomètres au sud-est de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane.
"C'est surtout l'action de Shell qui est concernée à ce stade, pas les cours", a dit M. Lipow. Le groupe pétrolier a perdu 0,50% jeudi à Londres.
rp
(AWP / 13.04.2012 06h21)