Le brut progresse, aidé par un accès de faiblesse du dollar
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est l'avant-dernier jour de cotation, s'échangeait à 120,75 dollars, en hausse de 57 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,24 dollar à 103,94 dollars.
Les cours du baril poursuivaient le rebond entamé la veille, dans un marché revigoré par un sursaut des places boursières et un regain d'espoir sur la zone euro, un membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) n'ayant pas exclu mercredi un nouveau coup de pouce de l'institution.
Après un recul marqué en début de semaine, sur fond d'inquiétudes sur la zone euro, les prix du pétrole, comme les Bourses, "ont profité d'un regain général d'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués", soulignait David Morrison, analyste du courtier GFT Markets.
Selon lui, cet élan était également "alimenté jeudi par les espoirs croissants d'un nouveau coup de pouce de la Réserve fédérale américaine (Fed)" à l'économie après les chiffres moroses sur l'emploi publiés jeudi aux Etats-Unis, où les nouvelles inscriptions au chômage ont progressé pour la deuxième semaine de suite.
Des injections de liquidités de la Fed sont en effet de nature à encourager les investissements dans les matières premières.
De plus, les prix du baril étaient aidés par un affaiblissement du dollar face à l'euro, ce qui rendait plus attractifs les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Dans ce contexte, "les craintes sur la crise en zone euro, et les incertitudes sur la solidité de la croissance économique aux Etats-Unis et en Chine (les deux principaux pays consommateurs de brut, ndlr) ont été mis de côté", observait M. Morrison.
Le Département américain de l'Energie (DoE) avait fait état mercredi de chiffres contrastés sur la demande américaine, avec une forte progression, de 2,8 millions de barils, des stocks de brut du pays lors de la semaine achevée le 6 avril, mais un recul de 4,3 millions des stocks d'essence et un repli de 4 millions des stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage).
De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a rasséréné quelque peu les opérateurs en maintenant jeudi inchangée, pour le deuxième mois consécutif, sa prévision de consommation mondiale de brut, tout en mettant en garde sur "les incertitudes géopolitiques demeurant" autour de l'Iran.
De fait, les cours du pétrole restent soutenus par la crainte de perturbations de l'offre de brut au Moyen-Orient, en raison des sanctions internationales contre l'Iran, soupçonné par les Occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Téhéran doit reprendre samedi à Istanbul des négociations sur son programme nucléaire avec les représentants du forum des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne).
mm
(AWP / 12.04.2012 18h45)