Le brut monte légèrement, mais les craintes sur la demande persistent
Vers 10h10 GMT (12h10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est l'avant-dernier jour de cotation, s'échangeait à 120,40 dollars, en hausse de 22 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 32 cents à 103,02 dollars.
Les cours du baril poursuivaient le rebond entamé la veille, dans un marché revigoré par un sursaut des places boursières et un regain d'espoir sur la zone euro, un membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) n'ayant pas exclu mercredi un nouveau coup de pouce de l'institution.
"Ces facteurs ont aidé les prix du pétrole, mais ces derniers ont également reçu un soutien supplémentaire avec les chiffes hebdomadaires des stocks américains (publiés mercredi) qui se sont avérés bien moins mauvais que les estimations de (la fédération professionnelle) API" dévoilées mardi, soulignait Philip Wiper, analyste du courtier PVM.
Ainsi, le Département américain de l'Energie (DoE) a fait état mercredi d'une progression de 2,8 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 6 avril, un chiffre très en-deçà du bond de 6,6 millions de barils évalué par l'API.
De plus, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont chuté de 4 millions de barils, vingt fois plus qu'attendu, et les stocks d'essence se sont repliés de 4,3 millions de barils, un recul, là encore, plus prononcé que prévu.
"Ces chiffres ont un impact positif sur le marché, mais il faut néanmoins les remettre en perspective : l'ensemble des stocks pétroliers ont certes diminué de 4 millions de barils (la semaine dernière) mais restent de 32 millions de barils supérieurs à ce qu'ils étaient il y a un an", notait M. Wiper.
Par ailleurs, la forte baisse des stocks d'essence "s'explique avant tout par une baisse de cadence marquée de l'activité des raffineries, et non par une reprise de la demande", observaient les analystes de Commerzbank, en notant que les stocks de brut étaient pour leur part à leur plus haut niveau en dix mois.
Les inquiétudes sur la solidité de la demande mondiale de brut restaient donc fortes sur le marché, entretenues par les chiffres moroses sur l'emploi américain en mars et les craintes d'une contagion de la crise dans la zone euro.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a néanmoins rasséréné quelque peu les opérateurs en maintenant jeudi inchangée, pour le deuxième mois consécutif, sa prévision de consommation mondiale de brut, tout en mettant en garde sur "les incertitudes géopolitiques demeurant" autour de l'Iran.
De fait, les cours du pétrole restent soutenus par la crainte de perturbations de l'offre de brut au Moyen-Orient, en raison des sanctions internationales contre l'Iran, soupçonné par les Occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Téhéran doit reprendre samedi à Istanbul des négociations sur son programme nucléaire avec les représentants du forum des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne).
cha
(AWP / 12.04.2012 12h40)