AIE: prévision de demande mondiale de pétrole inchangée pour 2012 (dév.)
Dans son rapport mensuel, l'organisation s'attend toujours à une consommation d'or noir en hausse de 0,9% en 2012 par rapport à l'an dernier, à 89,9 millions de barils par jour (mb/j). Elle avait déjà confirmé ces prévisions en mars, après les avoir revues à la baisse pendant six mois en raison de sombres perspectives pour l'économie mondiale.
Selon le rapport, "l'influence négative des prix élevés est contrecarrée par une demande de base plus forte que prévue".
L'AIE, qui regroupe les pays industrialisés, se réjouit néanmoins d'une récente baisse des cours du brut. "Les prix ont baissé", constate-t-elle, saluant le fait que le baril ait quasiment effacé les cinq dollars gagnés en mars.
Elle attribue cette diminution à l'accroissement de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et aux garanties données en la matière par l'Arabie saoudite, à une demande qui stagne, aux "spéculations sur un recours potentiels aux stocks stratégiques" des pays riches, ainsi qu'à certains "espoirs" concernant les discussions multilatérales sur le programme nucléaire iranien.
Selon l'AIE, "la pression continue sur le marché" qui sévissait "sans relâche" depuis près de trois ans "est retombée, au moins pour l'instant". "Le cycle de durcissement répété des fondamentaux, évident depuis 2009, est rompu pour l'instant", insiste-t-elle.
Pour autant, "on ne peut pas exclure la possibilité que les prix demeurent élevés, tant que les incertitudes géopolitiques demeurent" autour de l'Iran notamment, explique l'agence.
Côté production, celle des pays non membres de l'Opep a chuté de 0,5 mb/j en mars, à 52,7 mb/j, tandis que l'offre du cartel des Etats exportateurs a augmenté de 135.000 barils par jour à 31,43 mb/j, restant à ses plus hauts niveaux depuis trois ans et demi.
Ce qui fait dire à l'AIE que "les producteurs clés de l'Opep ont déjà démontré qu'ils peuvent suppléer la perte de volumes" liée aux sanctions internationales contre l'Iran. L'agence réaffirme que l'embargo pourrait faire tomber la production iranienne de 0,8 à 1 mb/j dès l'été prochain.
Selon le rapport, la moindre pression a aussi permis aux Etats de renforcer quelque peu leurs stocks. "Le stockage a été guidé pour l'instant davantage par les inquiétudes concernant l'offre pour l'été prochain, après l'entrée en vigueur des sanctions contre l'Iran, que par un contexte économique favorable", relativise toutefois l'agence.
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(AWP / 12.04.2012 12h01)