Hausse après les stocks américains, sur un marché anxieux
Vers 16H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 120,09 dollars, en hausse de 21 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,31 dollar à 102,33 dollars.
Après avoir perdu mardi près de 1,50 dollar à New York et près de 3 dollars à Londres, les cours du baril tentaient mercredi de reprendre leur souffle, dans un marché sans grande conviction, mais aidé quelque peu par les chiffres hebdomadaires des stocks américains - baromètre de la demande du pays.
Selon le Département américain de l'Energie (DoE), les réserves de brut aux Etats-Unis ont progressé de 2,8 millions de barils lors de la semaine achevée le 6 avril, un chiffre légèrement supérieur aux attentes des analystes mais très en-deçà du bond de 6,6 millions de barils évoqué mardi soir par la fédération professionnelle API.
Par ailleurs, "les chiffres de la demande américaine cette semaine était relativement robustes, puisque la consommation pétrolière totale a augmenté de 800'000 barils par rapport à la semaine précédente", soulignait Torbjorn Kjus, analyste de DnB Bank.
"De plus, même s'il est difficile de trouver ce rapport très optimiste dans son ensemble, les chutes des stocks d'essences et de distillats, plus fortes que les moyennes saisonnières pour cette période de l'année, est un signal positif", poursuivait M. Kjus.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont ainsi chuté de 4 millions de barils, une baisse vingt fois plus importante qu'attendu, tandis que les stocks d'essence se sont repliés de 4,3 millions de barils, plus que le recul de 1,4 million de barils estimé par les analystes.
"Il n'en reste pas moins que les stocks américains de brut continuent de gonfler à une époque de l'année où ils reculaient nettement l'an dernier", ce qui entretient les appréhensions sur la solidité de la demande des Etats-Unis, commentait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Selon lui, le fait que les prix restent prisonniers d'une fourchette étroite à un niveau élevé "ne s'explique pas par les facteurs de l'offre et de la demande actuellement sur le marché, mais plutôt en grande partie par les incertitudes entourant l'impact des sanctions internationales contre l'Iran".
Les experts redoutent que ces sanctions, et notamment un embargo pétrolier contre Téhéran qui sera mis en place d'ici à juillet par l'Union européenne (UE), ne perturbent fortement l'offre de brut du Moyen-Orient.
L'Iran a affiché sa fermeté mercredi, à trois jours de la reprise des négociations nucléaires, demandant aux Occidentaux d'abandonner le "langage de la force" et annonçant l'arrêt des ventes de pétrole à plusieurs pays européens.
D'un autre côté, le moral des investisseurs restait plombé par les inquiétudes sur la solidité de la demande mondiale, alimentées par la crise de la zone euro, un ralentissement des importations chinoises de brut et de mauvais chiffres sur l'emploi américain.
L'agence gouvernementale américaine EIA a revu mardi en nette baisse son estimation de demande mondiale en pétrole cette année.
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(AWP / 11.04.2012 18h45)