Le brut se ressaisit, le marché surveille l'emploi américain
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 122,94 dollars, en hausse de 60 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,19 dollar à 102,66 dollars.
Les cours du baril regagnaient un peu de terrain, au lendemain d'une violente chute, qui les a vus mercredi plonger de plus de 2,50 dollars à Londres comme à New York, après l'annonce d'un bond spectaculaire de 9 millions de barils des stocks de brut américains la semaine dernière.
"Cela a provoqué un choc qui a nettement ébranlé le marché. Des volumes d'échanges moins importants que d'habitude avant le week-end prolongé de Pâques ont accentué le mouvement de prises de bénéfices effréné et aggravé la chute des cours", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"Après le mouvement de vente massif, les prix ont connu ce jeudi une correction logique", ajoutait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Selon elle, les opérateurs ont laissé au second plan des indicateurs européens très mitigés (tel une contraction plus forte qu'attendu de la production industrielle allemande en février) pour se concentrer sur les chiffres des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis.
"C'était un indicateur très attendu, en tant que signal annonciateur de la tendance du rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi", considéré comme un baromètre de la santé de la première économie mondiale, expliquait Mme Sokou.
Or les nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont poursuivi leur baisse, atteignant leur niveau le plus bas depuis quatre ans, une nouvelle jugée très rassurante par le marché, en particulier après les chiffres déjà encourageants sur l'emploi dans le secteur privé en mars, publiés mercredi par le cabinet ADP.
Les cours du baril ont ainsi accéléré leur hausse au cours des échanges américains, bravant un net renchérissement du dollar face à un euro sous pression (celui-ci est tombé sous 1,31 dollar pour la première fois depuis trois semaines), miné par les inquiétudes sur l'état de la zone euro.
L'appréciation du billet vert rendait moins attractifs les achats de matières premières libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Avant le week-end pascal, qui verra les places de Londres et New York fermées vendredi, les échanges sont "relativement fébriles" et font preuve d'"une nervosité importante", estimait M. Kryuchenkov.
Les prix du brut restaient par ailleurs toujours soutenus par les tensions persistantes entre l'Iran et les pays occidentaux, qui laissent redouter des perturbations de l'offre mondiale en raison des sanctions internationales contre Téhéran.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a averti mercredi l'Iran que le temps de la diplomatie n'était pas "illimité" et que "toutes les options" restaient sur la table si Téhéran refusait de négocier sur son programme nucléaire controversé.
rp
(AWP / 05.04.2012 18h31)