Le brut tente de se reprendre, le marché guette l'emploi américain
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 122,69 dollars, en hausse de 35 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 16 cents à 101,63 dollars.
Les cours du baril regagnaient un peu de terrain, au lendemain d'une violente chute, qui les a vus mercredi plonger de plus de 2,50 dollars à Londres comme à New York, après l'annonce d'un bond spectaculaire des stocks de brut américains la semaine dernière.
Le Département américain de l'Energie (DoE) a ainsi fait état d'une progression de 9 millions de barils de ces réserves, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 1,9 million de barils seulement -- un signal de mauvais augure sur la solidité de la demande énergétique des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
"Cela a provoqué un choc qui a nettement ébranlé le marché. Des volumes d'échanges moins importants que d'habitude avant le week-end prolongé de Pâques ont accentué le mouvement de prises de bénéfices effréné et aggravé la chute des cours", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Jeudi, les cours du baril peinaient cependant à se ressaisir nettement, pénalisés par un net renchérissement du dollar face à un euro sous pression (celui-ci est tombé sous 1,31 dollar pour la première fois depuis trois semaines), miné par les inquiétudes sur l'état de la zone euro.
L'appréciation du billet vert rendait moins attractifs les achats de matières premières libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Avant le week-end pascal, qui verra la place londonienne fermée vendredi et lundi, "il faut s'attendre à des échanges relativement fébriles et à une nervosité importante", estimait M. Kryuchenkov.
Selon lui, "les opérateurs devraient rester sur le qui-vive" avant la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi américain, baromètre majeur pour évaluer la santé de la première économie mondiale, "qui suscitera des réactions avec retard la semaine prochaine sur le marché du pétrole".
Les prix du brut restent cependant toujours soutenus par les tensions persistantes entre l'Iran et les pays occidentaux, qui laissent redouter des perturbations de l'offre mondiale en raison des sanctions internationales contre Téhéran.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a averti mercredi l'Iran que le temps de la diplomatie n'était pas "illimité" et que "toutes les options" restaient sur la table si Téhéran refusait de négocier sur son programme nucléaire controversé.
rp
(AWP / 05.04.2012 12h45)