Le brut creuse ses pertes, après un fort bond des stocks de brut aux USA
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 123,18 dollars, en baisse de 1,68 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 2,24 dollars à 101,77 dollars, après avoir glissé vers 15H15 GMT à 101,08 dollars, son plus bas niveau depuis le 16 février.
"Le recul des prix du baril a été accentué par un bond de neuf millions de barils des stocks de brut américains, très supérieur aux attentes", notait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Les chiffres du Département américain de l'Energie (DoE) ont ainsi ébranlé le marché en faisant état d'une progression de neuf millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 30 mars, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 1,9 million de barils seulement.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) sont quant à eux restés inchangés, tandis que les stocks d'essence se repliaient de 1,5 million de barils, en ligne avec les attentes.
Toutefois, avant même la publication des chiffres du DoE, "les cours reculaient déjà nettement, de concert avec les marchés boursiers, alors que pèsent les craintes d'une récession en zone euro", alimentées jeudi par une émission obligataire décevante en Espagne, notait M. Hewson.
Les cours du pétrole ployaient par ailleurs sous un dollar revigoré, ce qui rendait moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le dollar s'est renforcé après la diffusion des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, qui semble écarter la perspective de nouvelles injections de liquidités dans l'économie par des rachats d'actifs, une mesure qui dilue habituellement la valeur du billet vert.
"Une partie des opérateurs a été déçue par le fait que les minutes de la Fed ne mentionnent pas un nouveau train d'assouplissement monétaire ou autre coup de pouce à l'économie", susceptible de stimuler les achats de matières premières, observait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
En revanche, "il faut noter que les responsables de la Fed mentionnent de plus en plus le pétrole", s'inquiétant de l'impact pour la croissance économique du niveau élevé des prix du baril et, malgré le récent reflux des cours du brut, "les prix de l'essence (aux Etats-Unis) s'envolent dans la stratosphère", soulignait M. Jakob.
Cette flambée des prix entame déjà fortement la demande de produits pétroliers aux Etats-Unis: selon des chiffres officiels diffusés lundi, la demande en essence aux Etats-Unis est tombée en janvier à son plus bas niveau en onze ans pour cette période de l'année.
Le marché restait cependant soutenu par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, et en particulier par les inquiétudes persistantes sur le ralentissement de l'offre iranienne, menacée par des sanctions internationales contre Téhéran, ce dernier refusant d'abandonner son programme nucléaire.
tt
(AWP / 04.04.2012 18h30)