Le brut recule après la Fed, la demande américaine inquiète toujours
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 124,62 dollars, en baisse de 24 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 66 cents à 103,35 dollars.
Les cours du baril poursuivaient le repli entamé la veille, ployant sous un dollar revigoré, ce qui rendait moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le dollar s'est renforcé après la diffusion des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, qui semble écarter la perspective de nouvelles injections de liquidités dans l'économie par des rachats d'actifs, une mesure qui dilue habituellement la valeur du billet vert.
"Après la diffusion des minutes de la Fed, le dollar s'est fortement repris, et les (actions) et le pétrole ont souffert", observait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
"Une partie des opérateurs a été déçue par le fait que les minutes de la Fed ne mentionnent pas un nouveau train d'assouplissement monétaire ou autre coup de pouce à l'économie", notait M. Jakob.
En effet, des injections de liquidités dans l'économie stimulent les achats de matières premières.
En revanche, "il faut noter que les responsables de la Fed mentionnent de plus en plus le pétrole", s'inquiétant de l'impact pour la croissance économique du niveau élevé des prix du baril, et malgré le récent reflux des cours du brut, "les prix de l'essence (aux Etats-Unis) s'envolent dans la stratosphère", soulignait M. Jakob.
Cette flambée des prix entame déjà fortement la demande de produits pétroliers aux Etats-Unis: selon des chiffres officiels diffusés lundi, la demande en essence aux Etats-Unis est tombée en janvier à son plus bas niveau en 11 ans pour cette période de l'année.
Dans ce contexte, les opérateurs seront attentifs mercredi aux chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis, considérés comme un baromètre de la demande énergétique du pays, premier consommateur mondial de brut.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une progression de 1,9 millions de barils des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 30 mars.
Les réserves d'essence sont attendues en baisse de 1,4 million de barils, et celles de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en recul de 400'000 barils.
Le marché restait cependant soutenu par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, et en particulier par les inquiétudes persistantes sur le ralentissement de l'offre iranienne, menacée par des sanctions internationales contre Téhéran, ce dernier refusant d'abandonner son programme nucléaire.
"Le deuxième trimestre, qui vient de commencer, est traditionnellement une période de moindre demande de brut dans le monde", provoquant une faiblesse momentanée des prix, "mais cette année, les prix du pétrole pour les 3 prochains mois seront suspendus à l'Iran", observaient les analystes du courtier PVM.
rp
(AWP / 04.04.2012 12h48)