Le brut poursuit son recul, dans un marché inquiet pour la demande
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 125,24 dollars, en baisse de 19 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 58 cents à 104,65 dollars.
Les cours du baril effaçaient une partie des gains engrangés la veille, qui les a vu grimper de plus de 2 dollars à Londres comme à New-York après un indicateur manufacturier meilleur que prévu aux Etats-Unis, premier pays consommateur mondial de brut.
"La récente amélioration des indicateurs économiques aux Etats-Unis reste cependant déconnectée de la demande pétrolière du pays, qui reste faible et qui n'a guère progressé au cours des derniers mois, et un hiver plus doux que la normale a accentué le recul de la demande" dans le pays, notait Amrita Sen, analyste de Barclays Capital.
Le marché redoute particulièrement que la demande en produits pétroliers s'accentue, pénalisée par la montée des prix du baril.
Selon des chiffres officiels publiés lundi, "la demande en essence aux Etats-Unis en janvier est tombée à son plus bas niveau en 11 ans (pour cette période de l'année) et les prix de l'essence ont continué à grimper depuis cette date", rappelaient les analystes de Commerzbank.
A un tel niveau de prix, "on ne peut s'attendre à une amélioration de la demande", avertissaient-ils.
De plus, "si l'indicateur manufacturier publié lundi apporte un signal positif avant le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis attendu vendredi, les perspectives économiques en Europe restent morose, voire déprimantes", comme en témoignent des statistiques décevantes publiées lundi dans la zone euro, soulignait David Hufton, analyste du courtier PVM.
En outre, après les nets accès de faiblesse de la semaine précédente, les prix de l'or noir restaient sous pression, suite à des commentaires de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) n'excluant pas un recours aux réserves stratégiques de brut des ses Etats membres pour soulager les cours.
Dans ce contexte, "il faut s'attendre cette semaine à une nervosité sensible dans les échanges, avant le long week-end pascal", qui verra les places de Londres et New York fermées vendredi et lundi, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Cependant, les inquiétudes sur l'offre mondiale de brut, entretenues notamment par les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux, continuaient de soutenir le marché.
"Les menaces pesant sur les exportations iraniennes de brut (en raison des sanctions internationales) et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient inquiètent toujours les opérateurs", tout comme les récentes perturbations de l'offre pétrolière en mer du Nord, notait M. Kryuchenkov.
Le groupe britannique BP a ainsi annoncé mardi avoir fermé la semaine dernière en Mer du nord la plateforme Valhall, qui produit en temps normal 40'000 barils par jour, pour une période de maintenance imprévue. Mais le site pourrait être redémarré sous peu après des tests cette semaine, selon des déclarations rapportées par l'agence Dow Jones Newswires.
rp
(AWP / 03.04.2012 18h30)