Le brut recule, dans un marché prudent au-lendemain d'une nette hausse
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 124,51 dollars, en baisse de 92 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 80 cents à 104,43 dollars.
Les cours du baril effaçaient une partie des gains engrangés la veille, qui les a vu grimper de plus de 2 dollars à Londres comme à New-York après un indicateur manufacturier meilleur que prévu aux Etats-Unis, premier pays consommateur mondial.
"Les perspectives de l'économie américaine sont encourageantes, et l'indicateur manufacturier (...) apporte un signal positif avant le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis attendu vendredi. En revanche, la situation en Europe reste morose, voire déprimante", commentait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Selon des indicateurs publiés lundi, l'activité de l'industrie manufacturière dans la zone euro s'est à nouveau contractée en mars, tombant à son plus bas niveau depuis le début de l'année, tandis que le taux de chômage dans la région est monté en février à son plus haut niveau en quinze ans.
Par ailleurs, "si les prix du baril ont grimpé lundi suite aux bons indicateurs américains, il reste à voir si ces derniers peuvent conforter les espoirs d'un renforcement de la demande mondiale de brut", alors que celle-ci est "clairement freinée par la montée des cours du pétrole", ajoutaient les experts de Commerzbank.
De plus, après les nets accès de faiblesse de la semaine précédente, les prix de l'or noir restaient sous pression, suite à des commentaires de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) n'excluant pas un recours aux réserves stratégiques de brut des ses Etats membres pour soulager les cours.
Dans ce contexte, "il faut s'attendre cette semaine à une nervosité sensible dans les échanges, avant le long week-end pascal", qui verra les places de Londres et New York fermées vendredi et lundi, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Cependant, les inquiétudes sur l'offre mondiale de brut, entretenues notamment par les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux, continuaient de soutenir le marché.
"Les opérateurs restent inquiets des menaces pesant sur les exportations iraniennes de brut (en raison des sanctions internationales) et des tensions géopolitiques au Moyen-Orient", mais aussi des perturbations de l'offre pétrolière en mer du Nord, notait M. Kryuchenkov.
Le groupe britannique BP a ainsi annoncé mardi avoir fermé la semaine dernière en Mer du nord la plateforme Valhall, qui produit en temps normal 40'000 barils par jour, pour une période de maintenance imprévue. Mais le site pourrait être redémarré sous peu après des tests cette semaine, selon des déclarations rapportées par l'agence Dow Jones Newswires.
rp
(AWP / 03.04.2012 13h00)