Petite hausse, aidée par un accès de faiblesse du dollar
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 123,24 dollars, en hausse de 85 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 55 cents à 103,33 dollars.
Le repli du billet vert rend plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Jusqu'à la fin de la semaine, les cours du brut ont été mis sous pression "par des spéculations sur un recours aux réserves stratégiques (de pétrole, ndlr), qui semble désormais être une réelle option", afin de lutter contre des prix du baril élevés, commentaient les analystes de Commerzbank.
En effet, "outre les Etats-Unis, le Royaume-Uni, et la France, il semblerait que le Japon et la Corée du sud envisage une telle action", observait Commerzbank.
Mais les cours tentaient de rebondir vendredi alors que les Etats-Unis ont indiqué la veille qu'aucune décision n'avait été prise concernant un recours aux réserves stratégiques.
"Aucune décision n'a été prise et aucune mesure spécifique n'a été proposée. Nous sommes évidemment en consultation (...) avec nos partenaires dans le monde entier, ainsi qu'avec les Etats producteurs, mais encore une fois, aucune décision n'a été prise", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui coordonne les réserves de pétrole stratégiques des grands pays occidentaux, s'est dite "prête à agir" pour garantir l'approvisionnement du marché, sans approuver à ce stade le recours à ces stocks défendu par plusieurs Etats.
Plus tôt, le ministre français de l'Economie François Baroin avait affirmé que son pays tablait "raisonnablement" sur un feu vert de l'AIE pour puiser dans ses réserves.
Selon des analystes, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, en déplacement en Arabie saoudite, devrait aborder la question des exportations du pays en cas de recours à ces stocks.
"Un point important est d'établir si l'Arabie saoudite (le premier exportateur mondiale d'or noir, ndlr) a l'intention de maintenir ses niveaux de production si les réserves sont débloquées ou si elle les réduirait d'autant", expliquait-on chez Commerzbank, "ce qui serait contre-productif".
De plus, l'Arabie saoudite, vu comme le producteur de dernier recours en cas de risque de pénurie, considère que, malgré les tensions géopolitiques, "le marché reste équilibré", selon le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Naimi.
D'ailleurs, "si les perspectives économiques restent incertaines et ternes dans les pays développés, la demande reste robuste dans les pays dits en développement", notait David Morrison, analyse chez GFT Markets.
Les tensions géopolitiques restaient cependant source d'inquiétudes alors qu'un embargo progressif sur le pétrole iranien, décrété en janvier par l'Union européenne (EU), doit prendre totalement effet en juillet.
Cet embargo fait partie des sanctions affligées à l'Iran, que les pays occidentaux soupçonnent de développer illégalement un programme nucléaire à portée militaire.
ds
(AWP / 30.03.2012 18h16)